SALONS ET EXPOS
Cette traditionnelle manifestation d'antiquités-brocante, qui réunit en bord de Seine une petite centaine d'antiquaires, se veut cette année ludique et propose à qui mieux-mieux toutes les formes de jeux. Les machines à sous en bois et en fonte de la collection Lagord, exposées en vedette, ne sont par définition pas à vendre, mais sur les stands, on n'a que l'embarras du choix pour s'amuser. Le thème du jeu s'y décline du plus dérisoire, avec les petits sujets de bois de la forêt Noire, accessibles à quelques centaines de francs, au plus précieux quand il prend la forme d'un magnifique échiquier tric-trac XVIIIe marqueté de bois précieux, affiché environ 40 000 F. Entre les deux, force jeux de dés, de cartes, de dominos, de quilles ou de petits chevaux, et un amusant Guignol de table fin XIXe à 10 000 F.
Bien sûr, il n'y en a pas que pour la rigolade sous le chapiteau du quai Henri-IV. Ceux qui ne sont pas joueurs trouveront à prix raisonnables des commodes, armoires et buffets cirés, des sièges en bon état, de la vaisselle d'usage et toutes sortes de tableaux et gravures.
Antiquités et brocante, du jeudi 11 au dimanche 21 janvier. Quai Henri-IV, ouvert chaque jour. Entrée : 50 F.
Strasbourg
Cent dix exposants pour une cohabitation amicale entre le mobilier français classique et l'art décoratif alsacien traditionnel, d'obédience française ou de tradition germanique. Le Salon de Strasbourg réunit en effet la plupart des bons antiquaires de Strasbourg, Mulhouse et Colmar, et d'autres, venus d'ailleurs avec une marchandise plus passe-partout.
Ce sont les premiers qui nous intéressent surtout, et on admirera particulièrement un haut scriban alsacien XVIIIe marqueté de bois précieux, sur le thème de l'amour décliné en colombes, oiseaux, curs enlacés, etc.
Plus à l'est et dans un genre tout différent, on pourra aussi s'approprier le portrait de Catherine II en miniature, sur une tabatière d'or et d'écaille, de facture plutôt parisienne.
L'archéologie chinoise est représentée par une « fat lady » d'époque Tang et les tableaux nous offrent le choix entre des natures mortes hollandaises du XVIIe siècle et des vues de Paris d'Armand Guillaumin.
On n'échappera pas, enfin, aux bijoux hollywoodiens en toc véritable qui figurent aujourd'hui sur tous les salons.
Du vendredi 12 au dimanche 15 janvier, parc des Expositions du Wacken, hall 20. Entrée : 50 F.
Monaco
Tout nouveau, tout beau, le Forum Grimaldi qui étale ses galeries et salons entre mer et résidences de luxe, le long du boulevard Princesse-Grâce. Tout nouveau aussi, cette International Fine Art & Antique Fair, dont la désignation peut sembler bizarre en principauté, carrefour de la francophonie et de la latinité.
Ce salon international accueille, parmi sa cinquantaine d'exposants, la participation de quelques galeries londoniennes et new-yorkaises. Mais il prend aussi beaucoup du côté de la péninsule. Avec une vue du Grand Canal par Belloto, un coffre siennois ou vénitien décoré d'incrustations d'ivoire et une madone à fond or du XVe siècle.
Le rayon des meubles est aussi celui des ébénistes parisiens du XVIIIe siècle. Au-delà des marqueteries Louis XV et Louis XVI, on remarque un spectaculaire piano fin XIXe débordant de fioritures et de bronzes dorés, uvre de Beurdeley à Paris.
On admirera aussi la magnifique soupière de vermeil d'époque Empire, au poinçon de J B C Odiot, destinée au prince Camille Borghèse, époux de Pauline Bonaparte. Mais au chapitre de l'orfèvrerie, la pièce la plus extraordinaire est très certainement cette boîte chinoise à décor du Dragon poursuivant la perle sacrée. Elle est en or massif et gravée d'une inscription qui la date de « l'année Yichou de la période Taiping », qui correspond à l'an 1025 de l'ère chrétienne.
International Fine Art & Antique Fair. Du samedi 6 au dimanche 14 janvier. Ouvert chaque jour de 15 h à 21 h. Forum Grimaldi, 10, boulevard Princesse-Grâce.
Bordeaux
De la caquetoire Renaissance au fauteuil club des années trente, en passant par l'os de mouton Louis XIV, le cabriolet Louis XV et le confident Napoléon III, rien de plus éloquent qu'un alignement de chaises, fauteuils, tabourets, banquettes et canapés pour raconter l'histoire du meuble et illustrer la succession des styles. C'est aussi plus facile à aligner que des commodes ou des armoires.
C'est la raison pour laquelle, depuis quelques années, les salons d'antiquaires y vont de leur petite expo éducative à l'entrée. Cette année, c'est le tour de Bordeaux Port, qui n'a pas attendu cette mode pour se choisir comme enseigne un siège dont l'usage s'est perdu, puisqu'il s'agit de la chaise à porteurs.
Il n'y en a évidemment pas que pour le siège dans ce salon traditionnel qui réunit pour la 27e fois une centaine d'antiquaires assez connotés régionalement et chez qui on peut espérer trouver quelques beaux meubles d'acajou de port, des tableaux locaux et de l'argenterie « universelle », mais aussi des souvenirs de marine ou des objets se rattachant au vin et à la vigne.
Pour voir, pour comprendre ou pour acheter, n'hésitez pas à faire appel aux lumières des experts, à la disposition gracieuse des visiteurs pour les guider dans les allées du salon ou pour les rassurer sur l'authenticité de leurs achats.
Salon des antiquaires. Du samedi 6 au dimanche 14 janvier, 10 h-19 h, jusqu'à 23 h le mercredi 10. Bordeaux-Port, hangar 14.
Images d'Italie
Deux voyages dans la péninsule ont suffi à Florine Asch pour en rapporter un kaléidoscope d'images qui donnent l'envie immédiate de faire sa valise et de partir à son tour sur les traces du « grand tour » des voyageurs du XVIIIe siècle. Florine, elle, met dans ses bagages sa boîte d'aquarelle et son carnet à dessin qu'elle promène en zigzag de Venise à Vérone, de Florence à Rome et de Naples à Palerme. Avec ses palais, ses églises, ses marchés colorés et ses rues animées, l'Italie est, certes, le paradis des artistes. D'une plume alerte et d'un pinceau ultraléger, Florine nous transporte dans la galerie d'un antiquaire ou à l'intérieur d'une parfumerie, mais ce qu'on admire le plus chez cette jeune aquarelliste, c'est sa manière de transfigurer le plus banal des sujets comme une vitrine de chaussures ou un étalage de linge fraîchement lavé en une saynète nimbée de poésie.
Toutes sont visibles jusqu'à la fin du mois sur les cimaises d'une galerie parisienne. Toutes sont également réunies dans un album proposé pour 150 F (éditions Flammarion).
Carnets d'Italie, jusqu'au mercredi 31 janvier, galerie Perrin, 98, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris.
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