M EME en l'absence de système nerveux, il est possible de diagnostiquer des maladies neurologiques intervenues il y a deux mille ans : c'est ce que démontrent des chercheurs anglo-saxons dans le « Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry »* (l'une des revues spécialisées du « British Medical Journal »).
Un chercheur américain, le Dr O. Appenzeller (Nouveau-Mexique), un neurologue, un paléontologue et un spécialiste des antiquités britanniques ont examiné 200 portraits de momies conservées au British Museum (Londres) et au Metropolitan Museum of Art (New York), datant des débuts du premier millénaire, à la recherche de signes de maladies neurologiques. Ils ont également étudié et mesuré 32 crânes venant des fouilles d'Hawara, en Egypte, où la plupart des portraits ont été trouvés. Les traits des visages peints et les caractéristiques des crânes et particulièrement des orbites ont permis un certain nombre de diagnostics. Par exemple, chez deux des momies, une hémiatrophie faciale progressive ou syndrome de Parry-Romberg (décrit par le premier en 1825 et défini par le second en 1846), souvent lié à épilepsie et migraine ; ou, dans d'autres cas, des déviations de l'axe visuel ou une corectopie, signes généralement associés à des anomalies du système nerveux autonome. La correspondance entre l'un des visages peints et celui d'une patiente d'aujourd'hui est frappante. La paléoneurologie clinique, une science qui a de l'avenir.
* 2001, 70.
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