De notre correspondante
L E réseau que les hôpitaux marseillais viennent de lancer avec des infirmiers libéraux concernera des patients qui, à leur sortie de l'hôpital, n'ont pas besoin de soins lourds mais seulement de pansements et d'une surveillance de cicatrisation.
Onze services des hôpitaux de Marseille concernés par ce type de soins ont déjà signé la charte les engageant à collaborer avec les infirmiers libéraux qui le souhaitent. Un millier de ces derniers, sur les quatre mille que comptent les deux départements des Bouches-du-Rhône et du Var (ceux qui comptent le plus de patients hospitalisés à Marseille), se sont déjà déclarés intéressés. Mais, avant de signer la charte, ils vont devoir suivre une formation de quatre jours, financée par le fonds pour l'amélioration de la qualité des soins de ville (FAQS). Pour chaque malade adressé par l'hôpital, ils resteront ensuite en liaison avec un infirmier référent du service concerné, qui leur communiquera le dossier et à qui ils pourront s'adresser en cas de problème, tout en gardant leur statut de praticien libéral payé à l'acte. « Il n'y a pas de volonté hégémonique du CHU, nous sommes seulement un maillon de la chaîne, mais il fallait bien que quelqu'un prenne l'initiative », explique Fernand Lorrang, directeur général de l'AP de Marseille. Pour amorcer le système, le CHU a financé un poste de coordinatrice du réseau ainsi que le matériel informatique.
Les infirmières libérales satisfaites
Cette initiative devrait faire considérablement baisser le temps d'hospitalisation. « Les patients souhaitent rentrer chez eux le plus rapidement possible après une intervention. Or, ils sont parfois obligés de rester un, deux ou même trois mois à l'hôpital uniquement à cause des pansements », explique Maryse Lorenzati, la coordinatrice.
De leur côté, les infirmières libérales semblent y trouver leur compte. « Depuis que je suis installée, j'attends une coordination avec l'hôpital. Nous prenons en charge des malades qui sortent de l'hôpital et dont on ne sait rien et, lorsque nous cherchons à contacter le service d'où ils sortent, on ne tombe jamais sur la bonne personne », explique Chantal Font, l'une des infirmières libérales qui ont participé à la mise au point du réseau. Selon elle, tous les infirmiers libéraux devraient être intéressés par cette initiative car « cela revalorise notre profession en nous repositionnant sur des actes techniques », estime-t-elle.
Les généralistes pourraient être concernés par la surveillance de ces malades qui sortent plus tôt, bien que, comme l'assurent les hospitaliers, « s'ils ont le feu vert de sortie, c'est qu'il n'y a plus de problèmes vitaux ». Le médecin traitant sera, de toute façon, informé de la sortie du patient par le médecin hospitalier.
Si cette initiative se révèle positive, elle pourrait être étendue à d'autres hôpitaux et cliniques de la région.
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