C 'EST un coup double. La société britannique qui a cloné la brebis Dolly, PPL Therapeutics, annonce le clonage des premiers porcelets transgéniques. Ce n'est pas la première fois que des cochons sont clonés. Mais la nouveauté consiste à ce que chacun des cinq porcelets dispose d'un « marqueur génétique » étranger qui a été introduit dans sa structure ADN. Cette modification génétique constitue une étape importante dans la constitution future d'une banque d'organes d'animaux pouvant être greffés sur l'être humain sans risque de rejet.
Les organes de cochon, très proches de ceux des humains, contiennent un gène incompatible avec le système immunitaire du corps humain (alpha 1-3 gal transférase). La solution est donc de rendre ce gène inactif dans les cellules porcines. Même si les scientifiques ne s'avancent pas sur les résultats obtenus, la naissance de ces porcelets clonés, conçus par transfert nucléaire dans un laboratoire de Blacksburg, en Virginie, « représente un pas supplémentaire » vers la réalisation de cet objectif, affirme la société PPL, qui souligne que la xénogreffe est « la seule solution à court terme pour résoudre la pénurie mondiale d'organes ».
En juin 1999, le Comité consultatif national d'éthique rappelait, dans un avis sur la xénotransplantation, que les valves de cœur de porc sont déjà utilisées chez l'homme depuis près de trente ans et que « près de 24 tissus conjonctifs (peau, os) , d'origine porcine ou bovine, sont couramment employés en médecine humaine ». Selon PPL Therapeutics, des essais cliniques pourraient démarrer dans quatre à cinq ans. La société précise que le marché pourrait se chiffrer à 5 milliards de dollars, uniquement pour les organes entiers, sans compter les thérapies cellulaires, comme la transplantation de cellules produisant de l'insuline pour soigner les diabétiques qui serait, selon elle, possible.
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