Louis Martin, qui pratiqua avec Émile Roux les premières injections de sérum antidiphtérique, est né au Puy-en-Velay où son père était architecte. Il est l'aîné d'une famille de quatre enfants et un de ses frères, Germain deviendra ministre des finances.
Après avoir été pensionnaire chez les Jésuites au Puy, Martin poursuit ses études à Saint-Étienne où il obtint son baccalauréat.
Entré à l'École de médecine de Paris en 1883, il prépare en 1890 le concours d'accès à l'Internat des hôpitaux et se rend assidûment au pavillon de la diphtérie de l'hôpital des Enfants malades, où il s'attache à différencier les vraies angines diphtériques des fausses, en suivant les techniques bactériologiques enseignées par Émile Roux.
Interne des hôpitaux de Paris en 1892. il suit le cours de microbiologie de l'Institut Pasteur et fait publier son mémoire : "Examen clinique de deux cents enfants entrés au pavillon de la diphtérie dans les Annales de l'Institut Pasteur". L'année suivante, il est nommé chef de laboratoire de l'Institut Pasteur où il continue ses recherches sur le diagnostic bactériologique de la diphtérie, étudiant les propriétés du bacille diphtérique et du milieu qui convient le mieux à sa croissance, mais aussi 'à la production de toxine (milieu Martin). Ces travaux vont lui permettre de signer, avec Roux et Chaillou, la communication du Congrès de Budapest, relative à l'application de la sérothérapie antidiphtérique à 300 enfants de l'Hôpital des Enfants-Malades.
Un pilier de l’Institut Pasteur
Martin passera les quinze années suivantes, jusqu'en 1909, à l'Institut Pasteur comme chef adjoint des services de sérothérapie antidiphtérique, chargé notamment de la préparation des sérums antidiphtériques mais aussi antitétaniques puis, à partir de 1900 comme médecin-résident de l'Hôpital Pasteur, nouvellement créé . En 1903; il se rendit d'ailleurs à Londres pour s'informer des méthodes d'enseignement des nurses anglaises, considérées alors comme les meilleures infirmières du monde dans le but d'améliorer la formation du personnel de l'Hôpital Pasteur. Martin ouvrit également un cours d'infirmières pour les sœurs de la congrégation de Saint-Joseph-de-Cluny.
Infatigable, Martin va multiplier les recherches à l'Hôpital Pasteur : sur la spirochétose ictéro-hémorragique, mais aussi sur traitement de la maladie du sommeil associant l'atoxyl et l'hémétique et sur celui de la syphilis par des injections d'arsénobenzol.
En1910,Martin est nommé directeur de l'Hôpital Pasteur et directeur du service de sérothérapie de l'Institut Pasteur, ce qui l'amènera durant la Première Guerre mondiale, à réaliser le tour de force de délivrer à l'armée française et aux alliés la totalité des doses de sérums thérapeutiques exigées. 1917-1934 Nommé, avec A. Calmette, sous-directeur de l'Institut Pasteur.
Après être devenu sous-directeur de l'Institut Pasteur en 1919, Martin accède aussi à l'Académie de médecine. Mais c'est en 1934 qu'il obtient son bâton de maréchal en étant nommé directeur de l'Institut Pasteur.
L'année suivante, il est désigné président du Conseil supérieur d'hygiène publique de France par le ministre de la Santé publique. En 1937, il est élu membre de l'Académie des sciences, où il succède à Charcot. En 1939, Martin prend sa retraite. Ramon lui succédant à la tête de l'Institut Pasteur.
Louis Martin est mort le 13 juin 1946 à Paris.
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