Publi-rédactionnel réalisé par Le Quotidien du Médecin Agence pour Novartis

Mon patient asthmatique est-il bien contrôlé ?

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Publié le 12/10/2016
Interview du Dr Philippe Terrioux, pneumologue, Meaux

Interview du Dr Philippe Terrioux, pneumologue, Meaux
Crédit photo : DR

› Dr Philippe Terrioux,
Pneumologue à Meaux

Qu’est-ce que le contrôle de l’asthme ?
Le contrôle de l’asthme consiste à évaluer « l’activité » de l’asthme sur une période de une à quatre semaines avant la consultation. Il faut rechercher par un interrogatoire minutieux des symptômes respiratoires diurnes ou nocturnes, la prise de bronchodilatateurs en secours, une répercussion sur les activités quotidiennes, etc. Cela est d’autant plus important que ces symptômes peuvent être minimisés, variables d’un patient à un autre et réversibles. Une auscultation normale ne préjugeant pas d’un asthme contrôlé, la recherche de ces symptômes est le meilleur moyen d’en apprécier le contrôle réel. Dans ce cadre, le partenariat patient-médecin est essentiel.

Quel est le but à atteindre ? Comment anticiper l’avenir et diminuer le risque futur pour le patient ?
Le contrôle de l’asthme a pour objectif d’ajuster au mieux le traitement pour diminuer la morbidité et la mortalité liées à l’asthme.
Il faut minimiser les symptômes respiratoires au quotidien, éviter les exacerbations et améliorer la fonction respiratoire qui doit être mesurée régulièrement. Ainsi, en couplant interrogatoire et mesure du souffle, on arrive à déterminer trois niveaux de contrôle – optimal, acceptable et non contrôlé – et à mettre en place les actions qui en découlent.
Sur le long terme, le but du contrôle est d’anticiper pour rendre cet asthme le moins agressif possible tout au long de la vie.

Sur quels critères repose le contrôle de l’asthme ?
Le contrôle de l’asthme repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique et la mesure du souffle.
Les éléments fonctionnels, renseignés par l’interrogatoire, peuvent l’être également par des questionnaires validés, recommandés par la SPLF (Société de pneumologie de langue française). L’ACT (Asthma Control Test), autoquestionnaire couramment utilisé pour évaluer le contrôle, reprend les questions de l’interrogatoire ci-dessus. Une cotation par question et le score ainsi obtenu permettent de suivre l’évolution du contrôle sous traitement.

Néanmoins, la non-spécificité des symptômes respiratoires et la variabilité de leur perception par les patients obligent en pratique à une mesure du souffle.
La mesure par spirométrie du VEMS (volume expiratoire maximal seconde) doit être préférée à la réalisation du DEP (débit expiratoire de pointe). Cette mesure du souffle permet de confirmer le diagnostic, d’évaluer le contrôle, de suivre l’évolution et de valider ou non l’efficacité d’une nouvelle stratégie thérapeutique. Elle doit être renouvelée tous les six mois en cas d’asthme contrôlé, tous les trois mois s’il est non contrôlé et à chaque changement de traitement.

Que faire en cas d’asthme non contrôlé ?
Il faut se poser plusieurs questions :
– Est-ce le bon diagnostic ? Un nouveau bilan clinique, fonctionnel, par imagerie, peut évoquer des diagnostics différentiels (BPCO, bronchectasies, cancer bronchique, insuffisance cardiaque, syndrome d’hyper­ventilation, dysfonction des cordes vocales).
– Le traitement est-il pris régulièrement ? 30 % des patients sont non-­observants.
– Le traitement est-il bien pris ? Le choix de l’inhalateur bien adapté au patient est capital.
– Existe-t-il des facteurs aggravants à rechercher ? Prise de bêtabloquants ? Allergènes ? Pathologies associées (ORL, RGO, obésité…) ?

Le traitement sera toujours adapté à la sévérité de la maladie, en fonction de celui administré précédemment, augmentant ou réduisant, selon le contrôle, les différentes thérapies à disposition pour traiter l’asthme.


Les questions à poser systématiquement

• Avez-vous noté la survenue d’une toux sèche, de sifflements, de dyspnée, d’oppression ? À quelle fréquence par semaine ?

• Votre asthme vous réveille-t-il la nuit ? Combien de fois par semaine ?

• Dans les semaines passées, avez-vous utilisé des médicaments bronchodilatateurs en secours ? Combien de fois par semaine ?

• Votre asthme a-t-il des répercussions sur votre vie au quotidien (sport, absentéisme professionnel ou scolaire) ?

• Avez-vous eu dans les semaines passées une aggravation de votre asthme ayant justifié une prise de corticoïdes oraux ?



Dr Catherine Bouix

Source : lequotidiendumedecin.fr