Trois grands principes ont été définis :
- les patients ayant un rhumatisme inflammatoire chronique (RIC) ont un risque cardiovasculaire (RCV) augmenté par rapport à la population générale ;
- le rhumatologue doit s’assurer de la prise en charge des facteurs de RCV chez ces patients ;
- l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et des corticoïdes doit se faire selon les recommandations internationales.
Dix recommandations ont également été proposées :
1. L’activité du rhumatisme doit être contrôlée au mieux afin de diminuer le RCV.
2. Le RCV doit être évalué chez tous les patients ayant un RIC, au moins tous les 5 ans, et particulièrement lors du changement de traitement de fond.
3. L’évaluation du RCV doit se faire selon les recommandations nationales. En leur absence le SCORE (Systemic Coronary Risk Estimation) peut être utilisé.
4. Le cholestérol total et le HDL doivent être dosés de préférence lorsque le RIC est stable ou en rémission. Le rapport cholestérol total/HDL est un bon prédicteur du RCV.
5. Les scores prédictifs du RCV développés pour la population générale, comme le SCORE, doivent être multipliés par 1,5 pour tous les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde (PR).
6. Les plaques d’athérome asymptomatiques peuvent être dépistées par une échographie des carotides chez les patients ayant une PR.
7. Une modification du mode de vie est recommandée et inclut un régime sain, une activité physique régulière et le sevrage tabagique.
8. Les traitements anti-hypertenseurs et statines doivent être prescrits selon les mêmes indications que pour la population générale.
9. La prescription d’AINS dans la PR et le rhumatisme psoriasique doit être prudente surtout en présence de facteurs de RCV. Le naproxène semble avoir le profil le plus sûr en termes de RCV. La prescription d’AINS chez les patients avec une spondylarthrite ankylosante (SA) ayant une maladie cardiovasculaire, doit être évaluée individuellement.
10. Les corticoïdes doivent être prescrits à la plus faible dose possible et pour une durée minimale. La décroissance doit être envisagée en cas de rémission ou d’activité faible du RIC.
Ces recommandations visent à faciliter la gestion du RCV, élément majeur de la prise en charge des patients ayant un RIC.
Agca R, Heslinga SC, Rollefstad S, et al. EULAR recommendations for cardiovascular disease risk management in patients with rheumatoid arthritis and other forms of inflammatory joint disorders: 2015/2016 update. Ann Rheum Dis. 2017;76(1):17-2
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