MG-France veut mettre à profit le passage à l'euro pour négocier des hausses tarifaires

Publié le 12/04/2001
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L A revalorisation des honoraires a décidément le vent en poupe. En tout cas, du côté des syndicats de médecins de ville.

Récemment, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) annonçait qu'elle faisait de la défense de la rémunération des médecins sa priorité d'action pour l'année en cours (« le Quotidien » du 29 mars). Aujourd'hui, MG-France lance à son tour une fusée à plusieurs étages autour de cette thématique.
Première urgence : les actes de base du médecin généraliste. Maintenant que l'enveloppe des honoraires des libéraux, déterminée par l'objectif de dépenses déléguées (ODD), gérée par les caisses, a été fixée par le gouvernement (149,9 milliards de francs), chaque profession conventionnée se prépare à négocier avec l'assurance-maladie un objectif spécifique de dépenses, incluant les tarifs et la cotation des actes. C'est dans ce cadre que MG-France demandera une « valorisation à hauteur de 18,5 euros (soit 121,35 F) des actes de base du généraliste », autrement dit, du C et du V. Une revendication qui, si elle était retenue, correspondrait à une augmentation de plus de 6 F de la consultation généraliste en secteur I et de plus de 11 F de la visite. Pour le Dr Costes, président de MG-France, le passage à l'euro est une opportunité à saisir pour afficher des tarifs arrondis (et revalorisés) dans la monnaie européenne.

1 milliard par an pour la permanence des soins

Sur le fond, MG-France considère également que l'enveloppe d'honoraires déléguée aux caisses ne permet absolument pas de restructurer l'offre de soins en ambulatoire. « L'ODD est uniquement un budget de fonctionnement », martèle le Dr Costes, qui demande au gouvernement d'investir massivement, en dehors de l'ODD, sur les soins primaires délivrés en ville par les généralistes, mais aussi par les infirmières, les kinés, les pharmaciens, les orthophonistes ou les biologistes. Deux priorités sont identifiées : d'une part, la « permanence des soins », pour laquelle MG-France demande un effort de 1 milliard de francs par an et, d'autre part, « la coordination des acteurs » qui exige, toujours selon le syndicat, un budget fléché de 2 milliards de francs par an. Sur ce dernier point, MG-France propose la mise en place de « staff de soins primaires » réunissant tous les acteurs libéraux de soins de proximité au niveau d'un canton, d'une petite ville ou d'un quartier. Ces professionnels de santé seraient rémunérés, sous forme d'honoraires, en contrepartie du temps passé pour le travail de coordination de leurs interventions et pour le suivi du dispositif.
Pour MG-France, cet investissement ciblé sur l'offre de soins primaires ambulatoires pourrait se faire par le biais d'un fonds de restructuration de la profession, sans attendre le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. « Pourquoi ne pas utiliser le Fonds d'aide à la qualité des soins de ville existant ? », interroge le Dr Costes.
MG-France ira défendre ses idées, jeudi prochain 19 avril, devant le comité des sages chargé par le gouvernement de réformer les soins de ville.

Cyrille DUPUIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6898