L E plan stratégique de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) de 1999, peu pris en compte par le pouvoirs publics, trouvera-t-il un commencement de début d'application dans le domaine du médicament ?
Gilles Johanet, directeur de la CNAM, proposait dans son plan de fixer un tarif de remboursement unique - quel que soit le prix du médicament -, pour chaque classe thérapeutique. Ce système, qui ne pouvait concerner les médicaments innovants, devait s'appliquer dans l'esprit de M. Johanet d'abord pour les génériques, et leur produit princeps, et devait assurer près de 2 milliards d'économies.
Ce dispositif, rejeté à l'époque par Martine Aubry, serait aujourd'hui étudié de près par les responsables du ministre de l'Emploi et de la Solidarité et les proches de Bernard Kouchner. L'idée serait d'intervenir directement sur le générique dont le médiocre succès déçoit le gouvernement.
Il s'agirait d'attribuer un prix de référence, un tarif de remboursement unique pour chacune des molécules génériquables (médicaments, génériques et spécialité originelle princeps) inscrite au répertoire des génériques. Ce document est élaboré et mis à jour périodiquement par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé ; il est aussi publié régulièrement au « Journal officiel » (la dernière édition date du 13 janvier 2001).
Il est évident que cette réforme inciterait les fabricants des produits princeps à abaisser leur prix de vente au niveau ou presque des génériques de leur spécialité. Mais, comme le dit un expert du marché, le gouvernement, s'il institue cette réforme, « condamne à terme le marché des génériques et le droit de substitution des pharmaciens, puisque la prise en charge de l'assurance-maladie sera la même, quelle que soit la spécialité prescrite, princeps ou générique ». Il est clair, commente aussi un des leaders actuels du marché, que « nous allons geler nos investissements dans ce domaine, si ce système est institué ».
Autre projet du gouvernement : l'encouragement des firmes à négocier avec le comité économique des produits de santé, un système de réduction de prix, pour leurs spécialités innovantes après trois, quatre ou cinq ans de mise sur le marché, comme cela s'est passé lors l'accord passé entre la firme Pharmacia et le Comité pour le Celebrex.
Des baisses de prix, négociées là encore avec le comité, et des mesures permettant aux médecins de prescrire en DCI, feraient également partie du plan du gouvernement qui s'inquiète de la progression des dépenses à la charge de l'assurance-maladie. On semble en effet, en ce début d'année, bien au-dessus de la progression de 3 % du chiffre d'affaires de l'industrie, dans le domaine des médicaments remboursables, fixé par la loi de financement de Sécurité sociale pour 2001.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature