Des chercheurs de l’INSERM viennent de montrer qu’une alimentation riche en graisses augmente le risque de parodontite. Le mécanisme responsable serait la modification de la flore bactérienne intestinale, qui favorise l’émergence de certaines bactéries pro-inflammatoires favorables à l’apparition d’un diabète. Cette découverte expliquerait pourquoi le diabète et la parodontite sont si souvent associés en clinique.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont soumis des souris à un régime riche en graisses. « Ce régime sélectionne des bactéries pathogènes comme Fusobacterium nucleatum ou encore Prevotella intermedia qui génèrent une inflammation locale », explique Rémy Burcelin, co-auteur des travaux avec le Dr Vincent Blasco. Or, ces mêmes bactéries sont identifiées comme étant responsables de l’apparition du diabète de type 2. La parodontite serait donc un signal d’appel du diabète.
Préserver le microbiote
En approfondissant leurs travaux, l’équipe s’est aperçue que l’inflammation locale générée par les bactéries au niveau des dents, ou au niveau de l’intestin dans le cas du diabète, est en partie contrôlée par les estrogènes. Ce qui leur fait penser que « les hormones régulent probablement le système immunitaire local ».
« Nos travaux confirment l’importance de la composition de la flore bactérienne dans la régulation du système immunitaire au cours de l’apparition de maladies métaboliques, explique le chercheur. Pour prévenir ces risques, il est nécessaire de préserver une flore extrêmement diversifiée, que ce soit au niveau de la peau, de la bouche ou de l’intestin. Plus celle-ci est variée, plus l’immunomodulation est éduquée, plus elle est efficace contre l’inflammation et les maladies associées. Cela passe par une alimentation très diversifiée, un usage modéré des antibiotiques et une hygiène raisonnable ».
PLoS ONE 7(11):e48220
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature