Les rayonnements ionisants utilisés dans l’imagerie médicale sont la deuxième source d’exposition de la population française (après les rayonnements naturels) et leur progression est incessante, avec les progrès en scanographie ou dans de nombreuses spécialités interventionnelles.
L’Agence de sûreté nucléaire (ASN) estime que l’application des principes d’optimisation (diffuser la dose de rayonnement la plus basse) et de justification (les avantages sanitaires, sociaux, économiques ou scientifiques doivent être évidents), qui doit présider à chaque examen, reste insuffisante. Elle réaffirme la nécessité de faire de la maîtrise de ces expositions médicales une nécessité, dans son dernier bilan.
85 % des mesures recommandées sont engagées
En janvier 2015, le programme d’imagerie médicale lancé en 2010 est engagé à environ 85 %. L’ASN salue la mobilisation des pouvoirs publics et des sociétés savantes, qui a permis d’élaborer ou d’actualiser des guides de bonne pratique, de définir des doses d’alerte pour le suivi des patients pour les actes les plus irradiants, ou encore d’émettre des recommandations pour le suivi après un acte interventionnel radioguidé.
L’Agence reconnaît aussi des progrès en termes de formation. Celle des radiophysiciens a été renforcée ; et des enseignements sur la radioprotection des patients sont apparus dans les formations universitaires des médecins, en particulier des spécialistes, tandis que la formation continue, obligatoire depuis 2004, est en cours de refonte, vers une extension à l’ensemble des professionnels de santé.
L’ASN suggère d’aller plus loin dans le développement de la formation des médecins demandeurs d’actes d’imagerie médicale (pour une meilleure justification) et dans l’évaluation des pratiques professionnelles.
Des équipements trop peu rénovés
En revanche, l’ASN dénonce la persistance des insuffisances en matière de ressources humaines en imagerie médicale. Si les physiciens médicaux sont deux fois plus nombreux aujourd’hui qu’en 2006, leur présence lors des procédures interventionnelles et en scanographie reste limitée. La manipulation des générateurs de rayonnements X dans les blocs opératoires est trop souvent faite par du personnel non habilité. L’ASN demande un encadrement réglementaire des conditions d’intervention des infirmiers dans les blocs.
Enfin, le domaine des équipements et de la sécurité des installations est très clairement à la traîne, avec un parc d’IRM trop peu déployé. L’agence demande leur modernisation, dans le sillage de la directive Euratom 2013 du 5 décembre 2013 qui fixe de nouvelles normes de base (comme l’obligation d’avoir un dispositif d’indication de la dose sur les appareils), en cours de transposition. Elle précise également que des travaux seront conduits en 2015-2016 pour accompagner les agences régionales de santé dans la définition des besoins de leur territoire en termes d’équipements, et dit attendre beaucoup du 3e plan cancer.
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