P OUR la première fois en France, un centre anticancéreux régional et un CHU affichent une volonté de « vie en communauté » : le centre anticancéreux Léon-Bérard (CLB) et les Hospices civils de Lyon viennent, en effet, de créer une communauté d'établissements, association originale entre hôpitaux rendue possible par les ordonnances de 1996.
Cette association va donner naissance à Lyon Cancérologie Universitaire (LCU).
La nouvelle alliance entre le CHU et le centre anticancéreux répond, selon la convention qui vient d'être signée, à deux objectifs. D'abord mieux prendre en charge « le nombre des tumeurs (qui) ne pourra qu'aller croissant dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population ». Mais aussi et surtout, précise le document, répondre au dynamisme de la cancérologie privée qui « bâtit de nouveaux équilibres ». Un euphémisme pour signifier que, si en matière de recherche le CHU et le centre anticancéreux conservent un leadership naturel, il n'en va pas de même en termes de répartition des parts de marché dans l'offre de soins. Dans les principales villes de Rhône-Alpes, le secteur privé de la cancérologie a su s'organiser efficacement, et plusieurs établissements privés, notamment à Lyon et à Saint-Etienne, prévoient d'ouvrir de nouveaux services spécialisés dans les trois prochaines années.
Priorité à l'oncologie pédiatrique
Concrètement, la convention entre le CHU lyonnais et le CLB vise à améliorer les échanges entre médecins des deux structures, notamment en matière de recherche. Les deux établissements veulent aussi travailler en vue d'une « plus grande coordination des compétences et des stratégies médicales », c'est-à-dire accentuer leurs synergies : en 1998, 590 patients des Hospices civils ont été pris en charge en radiothérapie par le CLB, une centaine, en chimiothérapie. La même année, à l'inverse, 185 malades du centre anticancéreux ont subi une intervention chirurgicale aux Hospices civils et 550 y ont été adressés pour avis ou exploration. La « nouvelle alliance » privilégie, dans un premier temps, la cancérologie pédiatrique, avec la création d'un institut d'hématologie et d'oncologie pédiatrique. Elle prévoit enfin l'ouverture d'une « plate-forme commune » spécialisée en oncogénétique.
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