L'Italie s'apprête à inscrire dans la loi le congé maladie pour règles douloureuses

Publié le 29/03/2017
règles douloureuses

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Crédit photo : Phanie

L’Italie pourrait inscrire le congé maladie de trois jours pour règles douloureuses, rétribué à 100 % dans son code du travail.

Si le projet de loi présenté au Parlement par quatre députées démocrates est approuvé, la Péninsule fera figure de pays pionnier en Europe. Du moins en ce qui concerne l’Union européenne, une mesure identique ayant été introduite en 2016 au Royaume-Uni par le groupe Coexist implanté à Bristol qui accorde un congé maladie particulier aux femmes souffrant de dysménorrhée.

Un certificat médical annuel

Selon plusieurs études médicales publiées par des instituts de recherche mais aussi par les ministères de l’Emploi et de la Santé, en Italie, 60 à 90 % des femmes souffrent de maux de tête, de dos et de douleurs abdominales pendant leur cycle menstruel. Dans certains cas, certaines sont obligées de limiter leurs activités, voire de s’aliter pendant plusieurs heures ou même plusieurs jours. Selon le ministère de la Santé, le taux d’absentéisme lié aux règles douloureuses oscille chaque année entre 5 et 15 %. D’où la nécessité, estiment les députées démocrates à l’origine du projet de loi, d’instaurer un congé maladie spécifique à ce type de syndrome qui pénalise une tranche de la population active.

Le texte prévoit que les femmes sujettes à des règles douloureuses (dysménorrhée) pourront bénéficier de trois jours d’interruption de travail en présentant chaque année un certificat médical attestant leurs troubles menstruels. Cette mesure sera applicable à toutes les catégories de contrat (à durée indéterminée, déterminée et aussi aux stagiaires) dans le public et le privé.

Débat parmi les femmes italiennes

Le sujet fait débat parmi les Italiennes. Alors que certaines y voient une conquête importante, d’autres craignent que la mesure renforce la discrimination dans le monde du travail. « Un tel dispositif est certes légitime. Toutefois, je me demande si cela ne va renforcer la discrimination femmes/hommes dans le monde du travail », s’interroge Gabriella Bertucci. Pour cette employée de bureau, les employeurs pourraient profiter de ce dispositif pour privilégier les recrutements au masculin.

« Certains refusent déjà de recruter des femmes fertiles car ils ont peur des congés grossesses, d’autres leur demandent de signer une lettre de démission en blanc ce qui est illégal pour pouvoir licencier les employées en cas de grossesse sans finir devant les tribunaux. Un congé maladie pour cause de dysménorrhée pourrait compliquer la situation dans certaines régions et dans certains secteurs », note Gabriella Bertucci.

De notre correspondante Ariel F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr