A PRES « la pire des attaques » qu'elle ait jamais subie dans la capitale somalienne, Médecins sans Frontières (MSF) a décidé de suspendre ses opérations à Mogadiscio (Somalie), où elle intervient pourtant depuis dix ans. De son côté, l'Organisation des Nations unies (ONU) va réévaluer les conditions de sécurité du personnel expatrié en Somalie.
Après l'attaque des locaux de MSF à Mogadiscio par des miliciens, 12 Somaliens ont en effet trouvé la mort et quatre membres européens de l'ONU - deux Britanniques, un Français et un Belge - ont été enlevés. Six autres travailleurs humanitaires de l'ONU et de MSF ont également été capturés. Deux personnes étaient encore détenues par les miliciens vendredi soir. « Une attaque complètement inattendue et inexpliquée », selon la coordinatrice médicale de MSF pour la Somalie, Elena Grandio. « Les victimes du choléra sont désormais en danger de mort dans le nord de Mogadiscio, parce que nos stocks ont été pillés et nos équipements détruits, a-t-elle indiqué. Quelle que soit la raison de cette attaque, cibler des travailleurs humanitaires impartiaux est totalement inacceptable et les seules victimes sont les gens que nous essayons d'aider. »
L'agression a été menée par les hommes de Musa Sudi Yalahow, un des chefs de guerre les plus hostiles au gouvernement national de transition (GNT), mis en place en août 2000, à l'issue d'une conférence de réconciliation nationale à Djibouti. Le GNT est reconnu officiellement par les Nations unies comme le gouvernement de la Somalie. Depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991, la Somalie était livrée aux luttes entre chefs de guerre rivaux.
Dans un communiqué, le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, « se déclare profondément choqué » par l'assassinat des Somaliens et par la prise d'otages des expatriés des Nations unies à Mogadiscio. Il « condamne fermement cette violence perpétrée contre une population particulièrement fragile et contre l'organisation humanitaire MSF ». Il « rappelle que la protection internationale des volontaires de l'humanitaire reste une nécessité urgente ».
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