A LBERT FOULCHER avait commis un crime, avait été remis en liberté pour vice de procédure avant d'être condamné par contumace, et a assassiné lundi quatre personnes, dont deux policiers. Cette affaire montre d'abord que la France n'est pas vraiment épargnée par ces crimes en chaîne que l'on croyait réservés aux Etats-Unis.
Elle montre ensuite que la justice doit se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire la dangerosité de certains repris de justice. Les poursuites engagées contre de petits délinquants seraient mieux comprises si, en même temps, des criminels infiniment plus dangereux ne se retrouvaient libres d'assassiner plusieurs personnes à la suite d'une erreur de type bureaucratique.
La justice doit être la même pour tous, et personne n'est au-dessus d'elle. Mais lundi, Albert Foulcher a pu la narguer en toute impunité, de la même manière que le tueur de l'hôpital de Villejuif court toujours. Bien entendu, on ne saurait reprocher aux juges de n'avoir pas mis la main sur l'assassin du convoyeur de fonds. C'est l'impression croissante que la justice s'acharne parfois sur les auteurs d'actes beaucoup moins graves qui provoque un malaise dans l'opinion. Laquelle s'interroge encore sur l'affaire du conducteur d'autocar qui a assassiné plusieurs jeunes femmes handicapées il y a près de trente ans et qui pourrait bien aujourd'hui échapper à la justice parce que ses crimes sont prescrits. Une réforme de la justice ? D'accord, pour autant qu'elle contribue à préserver les innocents.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature