Un facteur de risque est identifié

L’heure des morts subites du petit matin

Publié le 24/02/2012
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Crédit photo : phanie

Cela fait des années que le laboratoire du Dr Mukesh Jain (case Western Reserve University School of Medicine, Cleveland, États-Unis) travaille sur un agent de contrôle de l’horloge circadienne, le klf15 (krüppel-like factor 15). Ce facteur contrôle le niveau d’une protéine agissant sur un canal potassium (KChIP2 pour potassium Chanel-Interacting Protein), qui module l’efflux de potassium hors des cardiomyocytes.

Étant donné que le taux de cette protéine KChIP2 fluctue au cours du cycle circadien, elle peut modifier le niveau du courant potassique dans les myocytes cardiaques. Des changements dans KChIP2 ou dans klf15 peuvent donc toucher le courant potassique qui régule la repolarisation cardiaque. Ce qui, globalement, peut soit raccourcir, soit allonger le temps donné au ventricule pour se remplir. Cet intervalle de temps de repolarisation est critique. S’il est trop long ou trop court, cela peut provoquer une arythmie.

Des études réalisées chez des souris déficientes en klf15 ou, au contraire, en produisant trop montrent qu’il existe un risque accru d’arythmie mortelle.

« C’est le premier exemple d’un mécanisme moléculaire dans la susceptibilité circadienne à l’arythmie », explique Wehrens (Baylor College of Medicine) qui a conduit l’étude avec Mukesh Jain.

Puisque klf15 est régulée par l’horloge circadienne, le flux potassique monte et descend. D’où un risque de QT long ou de QT court, connus pour être associés à un risque de mort subite.

« Nature » en ligne.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : lequotidiendumedecin.fr