S ONGEANT sans doute au deuil que pourrait représenter pour les fidèles de cette précieuse collection une transformation par trop radicale, les relookeurs ont conservé le format des petits livres, ainsi que la boussole de la couverture. Quant au principe même de la collection, il n'est en rien entamé par le changement : c'est toujours à tous les savoirs que s'intéresse la collection, dans leurs aspects les plus généraux ou les plus spécialisés, en suivant leurs évolutions spécifiques. Nouvelles éditions actualisées et nouveaux ouvrages se côtoient donc dans cette collection qui se veut plus universelle qu'exhaustive, mais toujours « mobile et ouverte ».
C'est donc la forme qui change le plus : la couverture blanche, à la fois plus discrète et plus luxueuse, porte les couleurs de l'un des dix groupes de disciplines retenus, pour faciliter leur « (re)connaissance ». Ainsi, à tout ce qui est psy correspondent une vignette et des caractères bleu-vert, aux sciences médicales et aux technologies correspond la couleur bleue et aux sciences sociales la couleur marron. Les illustrations en couleurs ne sont d'ailleurs pas exclues dans les pages intérieures quand le sujet, tel le dessin d'enfant, s'y prête.
D'autre part, c'est sous la forme d'un magazine plein d'interviews, de points de vue sur le savoir d'aujourd'hui, que sera présenté un catalogue gratuit des 1 500 titres disponibles, diffusé à 200 000 exemplaires. Enfin, l'esprit Que sais-je ? devrait s'étendre ces jours-ci sur Internet, grâce à un portail d'entrée direct. Les internautes y trouveront « des rendez-vous avec les libraires, des informations sur les auteurs, des mises en avant en fonction de l'actualité » de la collection.
Parmi les premiers titres de la nouvelle formule, on peut noter une deuxième édition du livre de Pierre Ferrari sur l'autisme infantile, qui fait son apparition alors que 6 000 exemplaires ont été vendus en deux ans. L'ouvrage est marqué par un optimisme prudent, car si l'étiologie « reste encore en partie obscure », si les débats « concernant la nature et la définition exacte de l'autisme et des troubles apparentés » ne sont pas clos, on observe conjointement de réels progrès et des défaillances dans la prise en charge de ces enfants.
« Le dessin d'enfant », signé par le psychiatre et chercheur Philippe Wallon, une nouveauté dans la collection, évoque bien des questions, tout en réussissant à faire entrer dans les 125 pages habituelles bon nombre de dessins d'enfants.
Une « naïveté compétente »
Le dessin d'enfant peut-il être considéré comme de l'art ? Comment lire le message qu'il représente ? Comment évolue-t-il en fonction de l'âge de l'enfant ? Comment les tests psychologiques et les psychothérapies l'utilisent-ils ? Que peut dire un dessin d'une éventuelle pathologie ? Peut-on analyser la façon dont les dessins sont produits ? Les dessins à l'ordinateur ont-ils un intérêt ? C'est à une « naïveté compétente » que l'auteur invite finalement son lecteur, conscient que le dessin ouvre des portes à une meilleure compréhension de l'enfant, mais que personne ne peut jamais tout comprendre.
La médecine somatique a aussi sa part, notamment avec un volume consacré aux infections chez l'enfant, car, aujourd'hui comme hier, « les maladies infectieuses veillent et tuent ». Montée des résistances aux antibiotiques, retour ou persistance d'anciennes maladies bactériennes, apparition ou développement de virus responsables de « problèmes majeurs de santé publique », maladies à prions sont autant de menaces pour cet « être en développement », « particulièrement vulnérable » qu'est l'enfant et autant de défis pour les chercheurs et les médecins qui veulent protéger ce dernier. Sans prétendre à l'exhaustivité, Filippo Ferraro, pédiatre et néonatalogiste, fait le tour de ces infections qui frappent de préférence les plus pauvres.
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