Échec des négociations avec les pouvoirs publics

Les officinaux en grève des gardes

Publié le 11/07/2010
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Crédit photo : S Toubon

POUR PROTESTER contre l’échec des négociations menées avec le gouvernement depuis le 22 mai dernier sur l’évolution de la rémunération des officinaux, les syndicats de pharmaciens appelllent depuis samedi dernier à une grève des gardes. Ils soulignent que le taux de marge réglementée de l’officine a chuté de 32,44 % en 1988 à 21,4 % en 2010. Selon eux, les pouvoirs publics, qui s’étaient engagés à conclure ces négociations avant le 1er juillet, les renvoient désormais à l’examen du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (le PLFSS 2011).

En conséquence, la FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France) et l’UNPF (Union nationale des pharmacies de France) ont demandé à l’ensemble de leurs adhérents de suspendre, à compter du 10 juillet, toute participation au service de garde et d’urgence. Ils recommandent également aux pharmaciens de limiter leur stock de médicaments génériques d’ici le début du mois de septembre, et de s’approvisionner en feuilles de soins papier. « Dans un contexte de raréfaction de l’offre de soins, indique la FSPF, les pouvoirs publics doivent, de toute urgence, donner au réseau officinal les moyens de sa pérennité. »

De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine(USPO) n’exclut pas, au cas où les négociations ne reprendraient pas rapidement, de mettre en place « le blocage de la chaîne du médicament par l’arrêt de l’approvisionnement des pharmacies, si la profession n’a plus rien à espérer ». L’Union suggère également à ses adhérents de conserver les grands conditionnements rendus par les patients, et de s’organiser en vue de les livrer à la rentrée devant les portes du ministère de la Santé « pour que les pouvoirs publics visualisent le gaspillage qu’ils représentent ».

Le mouvement de protestation des pharmaciens d’officine s’inscrit dans un contexte de resserrement des budgets qui n’est pas pour les rassurer. Les pouvoirs publics l’ont récemment annoncé, l’objectif prioritaire reste la maîtrise des dépenses, et l’Objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) de 2010 à 2012 « sera strictement respecté ». La marge de manœuvre de ces négociations entre les officinaux et les pouvoirs publics sera donc fort étroite en ces temps d’austérité.

 H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8804