ANTIQUITES
PAR FRANCOISE DEFLASSIEUX
Lorsque la reine Victoria a célébré, en 1887, le cinquantième anniversaire de son couronnement, parmi les objets commémoratifs qui fleurirent à la vitrine des commerçants, on remarquait pour la première fois des coquetiers de porcelaine à l'effigie de la souveraine. La tradition s'est maintenue depuis, chaque fois qu'un événement se produit dans la famille royale. Céline Serrano, spécialiste de la porcelaine anglaise, a sélectionné, avec l'Association française des collectionneurs de coquetiers, une quarantaine de ces coquetiers souvenirs un peu kitsch, ornés de portraits princiers ou de blasons des villes. Les plus beaux sont ceux créés par la maison William Henry Goss (1862-1890) et ne dépassent pas quelques centaines de francs.
100 ans d'événements royaux en Grande Bretagne. Céline Serrano, 4 allée Roentgen, Louvre des Antiquaires, 2, place du Palais-Royal, 75001 Paris. Du mardi 27 mars au dimanche 22 avril.
Derain rencontre Pétrone
Quand Derain délaisse sa palette fauve, c'est pour se faire illustrateur. Par exemple du Satiricon de Pétrone à la demande d'Ambroise Vollard en 1934. L'artiste s'y révèle comme un maître de la ligne et de ses arabesques : graphisme délié, esprit ironique, voire caricatural. D'autres dessins et des gouaches abordent des thèmes plus traditionnels (paysages, études de femmes, visages, nus), aux lignes épurées, rigoureuses et spontanées. Une étude d'oiseaux réalisée d'après un tableau ancien montre chez Derain la veine caricaturiste jusque dans l'interprétation des maîtres du Louvre. Le peintre s'est aussi intéressé à la céramique, comme le montre ce projet de vase.
Avec quelques dizaines d'uvres aux murs et plusieurs livres illustrés dans les rayons, Francine et Elie Szapiro proposent un regard original sur un des plus grands peintres du XXe siècle.
André Derain : gouaches, dessins, gravures, livres illustrés, galerie Saphir, Rive droite, 69, avenue de Villiers, 75017 Paris. Jusqu'au 15 avril 2001. Du dimanche inclus au jeudi de 14 h à 19 h (le vendredi sur rendez-vous).
Saint-Malo
L'Ouest, toujours l'ouest... la mythique cité des corsaires accueille le premier salon de l'art de vivre au bord de l'océan. Comme les embruns les jours de grande marée, l'esprit de la mer déborde sur les décors de maisons de ceux et de celles qui préfèrent voir la houle du haut de la falaise plutôt que de s'aventurer au milieu des éléments potentiellement déchaînés.
Maquettes, instruments, tableaux, récits d'aventure, objets neufs ou anciens, couleurs d'océan ou d'outre-mer, ouvrages sur l'art d'accommoder poissons et crustacés, voilà ce que propose ce nouveau salon couleur bleu marine.
Salon Côté Ouest. Du vendredi 6 au lundi 9 avril. Halle Duguay-Trouin, 35400 Saint-Malo.
LES VENTES
Paris
La Grande vague de Le Gray, photographiée à Sète vers 1856, est à ce jour la photo la plus chère du monde, avec plus de 5 MF à la clef lors de la vente Jammes à Londres il y a un peu plus d'un an. En voici un nouvel exemplaire, « tirage albuminé d'après une combinaison de négatifs au collodion », que les experts estiment prudemment autour du million de francs. Un précédent n'est pas forcément garant d'une nouvelle surenchère. En dehors de la question de qualité, le fait qu'un objet ne soit pas unique peut le démystifier, mais peut aussi exciter de nouvelles convoitises.
Retour sur la terre ferme avec une série de photos d'Edouard Baldus des monuments romains de Provence, dans les années 1850, à l'époque où ils n'étaient encore que partiellement dégagés, comme la tour Magne à Nîmes, les arènes d'Arles et le cimetière romain des Alyscamps, estimé 50 000/60 000 F. D'autres photos archéologiques mal identifiées, de Le Dien et Le Gray devraient s'adjuger entre 100 000 et 200 000F. Au chapitre des témoignages historiques, une photo du capitaine Dreyfus, peu de temps après son retour de l'île du Diable, sur une fiche signalétique, estimée 3 000 à 4 000 F.
Samedi 7 avril, 14 h 30, Hôtel-Drouot, salle 9, étude Pescheteau-Badin, Godeau, Leroy.
Versailles
Prenez un siège... pour le moins insolite à défaut d'être confortable, cette série de six ployants X fin XIXe en pitchpin, agrémentés sur les bords de franges de pompons et d'une plaque en porcelaine de Minton au croisement du X. On appréciera davantage la chaise longue « duchesse » en hêtre sculpté d'époque Louis XV qui, avec ses 2 m de long, peut même faire office de lit d'appoint. Elle pourrait accueillir, par exemple « l'Odalisque endormie » signée par Camille de Buzon en 1924 sur une toile de 127 x 190 cm.
Dimanche 8 avril, 14 h 15, galerie des Chevau-Légers, étude Martin et Chausselat.
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