Le rapport annuel de l'Ordre sur la permanence des soins

Le volontariat toujours à la peine, du mieux dans les départements qui ont des idées

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Publié le 21/03/2016
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Faut-il voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ? Certes, à l'échelle nationale, le volontariat recule toujours globalement d'environ 1 à 2 % (à 65 %) sur l'ensemble du territoire, épousant la courbe démographique. Un quart des départements enregistrent ainsi une érosion du volontariat contre 10 % qui affichent une hausse. 

Mais il y a aujourd'hui quelques raisons d'espérer. Pour la première fois depuis treize ans, 66 départements ont désormais un taux de volontariat supérieur à 60 % – contre 63 l'an passé.

Parmi les raisons de ce relatif sursaut, l'institution ordinale cite les expérimentations menées dans les Pays de la Loire depuis 2011 sous l'égide de l'agence régionale de santé (ARS). Elles consistent à financer la PDS par une enveloppe départementale globale spécifique, calculée en additionnant les montants des forfaits d’astreinte et ceux des actes remboursés. L'initiative a dopé le volontariat de 10 % dans les départements pilotes.

Autre facteur : la possibilité offerte aux médecins de centres de santé, puis à l'ensemble des médecins salariés, de participer à la PDSA a aussi suscité des vocations, même si l'impact n'a pas été mesuré dans l'étude ordinale.

Bonus, chauffeur...

 

D'autres initiatives régionales, comme la revalorisation des astreintes en Champagne-Ardenne, l'adjonction d’un chauffeur pour les visites incompressibles en Gironde, ou encore l'indemnisation des certificats de décès dans l’Aube et en Corse, ont eu un impact positif.

Le principe de l'indemnisation des certificats de décès a été généralisé dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016, même s'il manque encore un décret d'application. « On a l'impression que notre cri d'alarme de l'année dernière a porté ses fruits », se réjouit le Dr Jean-Michel Béral, président de la commission nationale de la permanence des soins de l'Ordre.

Quand la PDS s'arrête avant minuit   

De surcroit, le dispositif s'est assoupli ces dernières années avec la multiplication des secteurs de garde dans lesquels la PDS libérale s'arrête à minuit – ce qui peut susciter des vocations chez des praticiens auparavant rebutés par l'amplitude horaire. Cet arrêt concernait 55 % des territoires en 2012, 67 % en 2014 et 69 % en 2015.

Le phénomène d'arrêt plus précoce de la garde touche désormais aussi la tranche 20 heures/minuit en semaine, comme dans une bonne dizaine de secteurs en Charente-Maritime et en Languedoc-Roussillon. En Basse-Normandie également, la PDS n'est assurée à cet horaire qu'à Caen et Cherbourg.

Le Dr Jean-Michel Béral le reconnaît. « Nous sommes un peu moins inquiets cette année que la précédente ». Mais pour inverser la tendance, « il faudra agir à la fois sur le réservoir de volontaires et sur la mise en place d'incitations financières »

Henri de Saint Roman

Source : Le Quotidien du médecin: 9481