Dans le cadre d’une étude Bed Rest qui reproduit les effets des vols habités dans l’espace, le MEDES teste une méthode de prévention à base d’antioxydants pour atténuer les effets indésirables de l’impesanteur.
Nom de code Cocktail, en référence au mélange d’antioxydants qui sont administrés chaque jour aux vingt cobayes de l’étude bed rest réalisée à Toulouse par le MEDES jusqu’au 21 décembre prochain. « Pendant cette étude d’impesanteur de 60 jours, la moitié des sujets se voient administrer un mélange d’antioxydants (oméga 3, sélénium et vitamine E 3), 3 fois par jour. Les scientifiques ont espoir de modifier des choses sur les systèmes physiologiques avec ce cocktail », indique le Dr Arnaud Beck, directeur médical de l’étude.
En effet les 16 protocoles testés concernent les systèmes métaboliques, cardio-vasculaire, ostéo-articulaire et musculaire, sanguin. « C’est d’ailleurs une des particularités de l’étude Cocktail, pointe le médecin, seize équipes scientifiques internationales sélectionnées par le CNES et l’ESA, qui travaillent en même temps chacune sur son domaine de spécialité pour tester leurs protocoles, c’est assez rare ! », souligne-t-il. Quatre équipes françaises des universités de Lorraine, Paris Descartes, Montpellier et Strasbourg participent à ces protocoles.
Des bénéfices pour la médecine terrestre
Au cours de l’étude, les médecins effectuent des biopsies musculaires, surveillent la densité osseuse, réalisent des tests métaboliques pour mesurer les résistances à l’insuline, et observent les modifications cardio-vasculaires. L’objectif de Cocktail est de proposer aux astronautes autre chose qu’un médicament et qui donc pourrait être facilement toléré, y compris dans le cadre de missions longue durée. « Les scientifiques maîtrisent bien aujourd’hui les missions de six mois au sein de la station spatiale internationale et sont capables de juguler leurs effets sur l’organisme, mais ils ont encore beaucoup à apprendre en prévision des vols de longue durée », décrit le Dr Beck.
Enfin, ces recherches en physiologie ont aussi des retombées en médecine terrestre dans le cas de maladies telles que le diabète, l’obésité ou encore l’ostéoporose. « L’étude va permettre de mesure les effets sur les troubles métaboliques et sur la résistance à l’insuline, car les personnes hyper-sédentaires développent une résistance à l’insuline qu’ils fabriquent et ceci peut évoluer vers un syndrome métabolique », précise-t-il. L’objectif est d’arriver à contrer ce mécanisme-là, explique le médecin. L’étude Cocktail permet aussi de réaliser une extrapolation sur les sujets âgés. « L’objectif est de voir l’effet de cette supplémentation alimentaire sur la sarcopénie », ce qui serait utile en gériatrie.
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