« Le Dr Paul Richer vient de faire part à l’Académie des Beaux-Arts, qui lui avait donné la mission d’identifier le crâne découvert au Muséum et attribué à Descartes, du résultat de ses confrontations et de ses recherches. L’éminent artiste et médecin, pour atteindre le but poursuivi, s’est livré à trois opérations successives : après avoir exécuté un dessin d’après le célèbre portrait u philosophe par Franz Hals, et fait, d’autre part, un dessin du crâne du Muséum s’y adaptant aussi rigoureusement que possible, il a superposé ces deux dessins. Sur le premier dessin, des points noirs très visibles ont été marqués à la racine des os du nez, aux apophyses orbitaires externes, à l’épine nasale et au point incisif. Ces mêmes points ont été répétés sur le moulage du crâne du Muséum.
À l’aide de ces marques, il a été facile de placer, avec une précision pour ainsi dire mathématique, le crâne du Muséum dans la position que Hals avait donné à son modèle, et de déterminer les dimensions exactes de l’image qu’il fallait prendre pour rendre la comparaison logique et démonstrative.
Cette image a été dessinée, à la chambre claire, par des opérateurs habitués à se servir de cet instrument et qui ne connaissaient pas le premier dessin exécuté d’après le portrait. La superposition des deux dessins, de celui fait d’après le tableau et de celui exécuté directement d’après le crâne du Muséum, a montré une concordance presque absolue.
La même expérience a été répétée avec les autres portraits de Descartes : celui de Bourdon, qui est au Louvre ; celui de Beck, dont une copie est à la bibliothèque de l’Institut ; le médaillon en terre cuite du musée de Versailles ; un portrait ancien, d’auteur inconnu, appartenant à M. Ruth, de Courbevoie. La comparaison du crâne de ces différents portraits montre des ressemblances parfois très frappantes, mais jamais une concordance aussi complète que celle qui a été obtenue avec le portrait de Franz Hals.
En dehors de toute considération historique, la conclusion qui découle de ces recherches, d’ordre purement plastique, nous paraît devoir être formulée ainsi : le crâne conservé au Muséum offre une similitude aussi absolue que possible avec celui que révèle le portrait de Franz Hals. Sur les autres portraits, cette similitude, pour n’être pas aussi complète, n’en constitue pas moins un nouvel appoint en faveur de l’authenticité du crâne. »
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