Petite enfance

Le collectif Pas de bébés à la consigne ! manifeste

Publié le 05/05/2010
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LES PROJETS du gouvernement en matière de petite enfance sont nuisibles au bien-être des tout-petits et vont à l’encontre des progrès des dernières décennies, dénoncent des psychologues et psychiatres spécialisés. Le gouvernement s’apprête à publier un décret qui abaisse le niveau de qualification d’une partie des personnels des crèches et leur permet, ponctuellement, d’accueillir plus d’enfants pour pallier la pénurie de places. Les professionnels des crèches réunis dans le collectif Pas de bébés à la consigne !, opposés à ce projet, appellent à une troisième journée nationale de grèves et de manifestions aujourd’hui. Leur combat est « légitime », estime Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker à Paris. « Depuis 50 ans, on sait beaucoup mieux ce dont les bébés ont besoin pour pouvoir se socialiser, en particulier d’une très grande qualité des rencontres individuelles. »

Actuellement, il faut au minimum un adulte pour veiller sur 5 bébés ou  8 enfants qui marchent, des chiffres que le décret ne modifie pas. Mais en permettant d’accueillir ponctuellement davantage d’enfants, le projet « déroge de fait » à cette obligation de temps à autre, constate le Pr Golse pour qui le gouvernement a d’abord un « souci d’économies ». « Le décret met à mal les compétences et la professionnalisation des soins aux tout petits », juge aussi la psychologue Danielle Rapoport, même si elle reconnaît que le texte peut « répondre aux besoins des parents ». Plus globalement, les spécialistes appellent à une politique de la petite enfance plus ambitieuse.

Le Quotidien du Mdecin

Source : Le Quotidien du Médecin: 8765