Peut-on parler d’une génération homogène chez ces jeunes généralistes de moins de quarante ans qui représenteront bientôt près d’un praticien sur cinq de la profession ? Ils n’ont connu que l’internat pour tous et la spécialité. Ils appartiennent à une classe d’âge où les femmes sont à 60 % majoritaires. On les dit plus citadins, moins enclins à l’installation, plus attentifs aussi que leurs aînés à la qualité de l’exercice et de la vie en général… Pourtant, loin des poncifs, ce qui fait l’identité de ces nouveaux médecins généralistes, c’est peut-être aussi leur diversité. Comme si les jeunes médecins de famille de moins de trente ans avaient tellement à cœur de bouleverser les codes de l’exercice libéral traditionnel qu’ils refusent d’être catalogués.
Vague montante
Où faut-il alors chercher ces confrères qui surfent sur la vague montante de la profession ? Le fait est que, plus enclins à un exercice mixte voire au salariat, ils privilégient en nombre les cabinets de groupe pluridisciplinaires ou même les centres de santé, à l’image d’une Sophie Augros ou d’un Fréderic Villebrun, parfaits ambassadeurs des maisons de santé ou de la médecine salariée.
Ancrées dans leur temps, ces jeunes pousses de la médecine générale embrassent aussi les évolutions actuelles et notamment la révolution numérique que ce soit pour leur pratique, pour communiquer entre eux ou à l’extérieur de la profession. Quand Nicolas Lafferre apporte sa pierre à l’édifice de la santé connectée de demain, Jaddo trouve – grâce au blog et à twitter – une façon de parler à ses confrères, là où Védécé fait passer ses messages numériques sous la forme de dessins.
Canaux traditionnels
Mais cela n’empêche pas d’ailleurs certains confrères de la nouvelle génération d’emprunter des canaux plus traditionnels. L’Ordre des médecins, d’ordinaire plutôt associé aux chevelures grisonnantes a ainsi fait bon accueil à François Ritter. Et si les syndicats ont ouvert les bras à Alice Perrain et Mickael Riahi, ces derniers s’y épanouissent sans problème. Il faut dire que, l’un comme l’autre, semblent être tombés dedans quand ils étaient petits…
Vitesse TGV
Liées aux évolutions de la société, les envies de ces jeunes généralistes sont aussi guidées par les évolutions de la discipline. Ces dernières années, la médecine générale a gagné non seulement ses galons de spécialité, mais aussi droit de cité à la fac. Certes, ce ne sont pas eux qui ont lancé le mouvement. Ils ont pris le train en marche… mais à la vitesse TGV ! Au sein du Collège de la Médecine Générale ou de l’association FAYR-GP, Paul Frappé ou Hélène Carrier s’investissent ainsi dans la recherche pour faire avancer leur spécialité. Petite revue d’effectifs non exhaustive de ces confrères des années 2010, surinvestis à leur façon, mais pas forcément comme leurs aînés, et qui dessineront, sans doute, la médecine générale de 2050 !
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