L E relâchement de la prévention vis-à-vis du VIH et des maladies sexuellement transmissibles (MST) se confirme chez les homosexuels masculins en France, selon une enquête menée en 2000 par l'Institut de veille sanitaire (InVS), en collaboration avec la presse gay, auprès de 5 000 homosexuels*. Les comportements à risque ont augmenté, notamment chez les jeunes gays, en Ile-de-France.
Au sein des couples, l'utilisation du préservatif est moins fréquente, y compris chez les couples sérodifférents. Entre 1997 et 2000, le taux de couples sérodifférents ne déclarant aucun risque est passé de 77 % à 74,5 %.
D'une façon générale, les prises de risques avec des partenaires occasionnels sont en nette augmentation. La part de répondants ayant eu des rapports non protégés soit « une fois par mois », soit « une fois par semaine ou plus » est passée de 8 à 13 % entre 1997 et 2000. Durant la même période, la proportion de ceux qui ont déclaré des rapports anaux non protégés avec des partenaires occasionnels est passée de 17 à 23 %. Bien qu'il soit visible sur l'ensemble du territoire, le relâchement de la prévention « a été plus important en Ile-de-France qu'en province », note l'InVS. Chez les jeunes gays (moins de 25 ans) vivant à Paris ou en banlieue, le taux de déclaration de pénétrations non protégées est passé de 18 % en 1997 à 31 % en 2000 et de 15 % à 25 % chez les 30-34 ans.
Des évolutions sont également intervenues dans la nature des prises de risques : parallèlement aux expositions accidentelles, il existe désormais des formes de prises de risques plus régulières. En trois ans, ces prises de risques répétées et régulières progressent de 4 % chez les gays séronégatifs et de 10 % chez les gays séropositifs.
Selon l'INVS, « il est nécessaire de renforcer les actions de prévention auprès de la population homosexuelle en France, afin d'inciter - de façon plus ciblée - les personnes dont le relâchement de la prévention est plus marqué à maintenir un comportement de prévention ».
* Enquête réalisée en partenariat avec la direction générale de la Santé (DGS) et l'Agence nationale de recherches sur le SIDA (ANRS).
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