L'agence Santé publique France publie aujourd’hui de nouveaux travaux sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique par les particules fines PM2.5 en France métropolitaine. Ils confirment le poids de la pollution atmosphérique en France qui ampute jusqu’à deux ans d’espérance de vie dans les villes les plus exposés. Ils estiment à 48 000 le nombre de décès par an imputable à cette intoxication chronique.
Les effets de cette pollution ne concernent pas que les grands centres urbains, même s’ils sont les plus lourdement atteints. Les villes moyennes et petites mais aussi les territoires ruraux sont aussi concernés. En quadrillant la France en territoires de 2 kms2, les chercheurs ont prouvé que dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants, la population qui y vit perd en moyenne 15 mois d'espérance de vie à 30 ans du fait des PM2,5. Dans les zones entre 2000 et 100 000 habitants, cette perte est de 10 mois en moyenne. Et dans les zones rurales, ce sont en moyenne 9 mois qui sont estimés disparus.
En effet, ces particules fines de 2,5 micromètres de diamètre (PM2,5), de la taille d’une bactérie ou d’un globule rouge, traversent les parois alvéolaires pulmonaires une fois inspirées et se répandent dans la circulation sanguine. Par différents mécanismes dont le stress oxydatif, ces particules contribuent au développement des maladies cardio-vasculaires (via l’épaississement des parois artérielles), pulmonaires, neurologiques et des cancers. L’effet mutagène de cette susbstance a été acté par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS en 2013. Chez l’enfant, les PM2,5 favorisent les troubles du développement et de la reproduction.
Mais tout n’est heureusement pas perdu à condition d’abaisser les seuils de cette pollution. Les travaux de Santé publique France montrent aussi que les scénarios les plus ambitieux de baisse des niveaux de pollution conduisent à des bénéfices importants pour la santé. Par exemple, si l’ensemble des communes réussissait à atteindre les niveaux de PM2.5 observés dans les 5 % des communes les moins polluées de la même classe d’urbanisation, 34 000 décès pourraient être évités chaque année (gain moyen de 9 mois d'espérance de vie).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature