Avant l’émergence de l’État moderne, le souverain empruntait pour financer la guerre. Petit problème pratique, détenteur d’un pouvoir illimité, il n’était pas contraint de régler rubis sur ongles les dettes qu’il avait contractées. D’où des taux d’intérêt élevés. Le concept de dette souveraine émerge à la faveur de la création des assemblées représentatives. Elles accueillaient en leur sein les créanciers qui étaient autorisés à superviser la collecte des impôts. Ce qui permit de réduire les taux. Les cités-Etats italiennes, Florence, Venise, ont joué le rôle de pionnières, suivies par les Pays Bas et l’Angleterre. Un glissement s’opère. L’obligation de rembourser contraint l’État et non plus le monarque qui siège sur le trône. Le placement de la dette publique s’opère alors avec succès sur des places puissantes au niveau commercial ou naval. En retour, ce marché financier participe au développement économique. « Les chercheurs, conclut Barry Eichengreen (5), se demandent parfois pourquoi l’Europe a été la première à connaître un développement économique, financier et commercial. Sa précocité dans l’émission de la dette publique n’explique pas tout, mais elle explique une partie ».
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