L A Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), majoritaire, est sortie plutôt satisfaite de son premier entretien avec Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé.
« J'ai eu l'impression que ces deux années passées à l'extérieur (au Kosovo) lui ont donné une vision plus haute et assez juste des choses », a résumé le Dr Claude Maffioli, président de la CSMF, à l'issue d'une discussion de plus d'une heure avec le ministre. « J'ai noté la volonté d'aboutir à la paix sociale avec les médecins », ajoute le Dr Michel Chassang, président de l'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF-branche généraliste de la CSMF).
Les deux responsables syndicaux ont notamment apprécié que le nouveau ministre partage avec eux le « constat d'échec total » du système actuel de maîtrise des dépenses d'assurance-maladie. En effet, même si c'est à Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, qu'il appartient d'arbitrer dans le domaine de l'assurance-maladie et du mécanisme de régulation des dépenses, les représentants des médecins espèrent que Bernard Kouchner saura utiliser son droit de parole. Et de conseil. « Il peut jouer un rôle d'aiguillon », estime le Dr Maffioli.
Le casse-tête de l'indemnisation de l'aléa thérapeutique
Pour autant, aucun gage n'a été donné aux médecins libéraux par l'ancien représentant des Nations unies au Kosovo. « L'interférence avec les élections de 2002 va évidemment poser problème, déclare le Dr Maffioli. Nous voulons des actes rapides alors qu'ils n'en ont pas envie. Je crains donc que l'on retrouve des propos très justes en faveur de la maîtrise médicalisée... mais au moment de la campagne présidentielle!. »
La délégation de la CSMF a également insisté sur son attachement à la concrétisation de la réforme des études médicales contenue dans le projet de loi de modernisation sociale (actuellement au Sénat). La CSMF a surtout réclamé un arbitrage urgent sur la question très délicate de l'indemnisation de l'aléa thérapeutique, éternel problème qui retarde depuis des mois l'examen du projet de loi de modernisation sanitaire. « Si aucun texte ne sort, des jurisprudences vont surgir dans tous les sens et il y aura rapidement des disciplines à haut risque où les médecins n'iront plus. L'arrêt Perruche, n'est qu'un exemple », met déjà en garde le Dr Maffioli.
Enfin, l'avenir du système de FMC des libéraux et la régionalisation du système de santé ont également été abordés au cours de cette discussion.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature