PRATIQUE
Symptomatologie classique
Dans les minutes qui suivent le contact allergénique, les symptômes de rhinite allergique apparaissent : prurit nasal, salves d'éternuements et rhinorrhée aqueuse antérieure. Souvent associée, l'obstruction nasale constitue une plainte fréquente du patient, du fait de son caractère invalidant : troubles du sommeil, asthénie et difficultés de concentration.
Rhinite perannuelle ou saisonnière
La rhinite perannuelle (apériodique, chronique) est essentiellement liée aux pneumallergènes de l'environnement domestique : acariens, animaux domestiques. La rhinite saisonnière (périodique) apparaît chaque année à la même époque selon la saison de floraison des pollens incriminés. La rhinite d'origine professionnelle est rythmée par l'activité professionnelle.
L'interrogatoire
Il permet de préciser la date de première apparition de la rhinite, son caractère chronique ou saisonnier, la présence ou non de signes associés (conjonctivite allergique bilatérale, asthme, céphalées, prurit palatin, troubles de l'odorat ou du goût). Les antécédents atopiques personnels ou familiaux, les facteurs déclenchants, les particularités de l'habitat (nature de la literie, présence d'animaux domestiques, etc.), la profession, les allergies alimentaires croisées, en particulier en cas de rhinite pollinique, seront également recherchés.
Les tests cutanés
La technique des prick tests permet dès le plus jeune âge de préciser les pneumallergènes incriminés. Seront testés les allergènes de l'environnement auxquels s'ajouteront, en fonction de l'histoire clinique, d'autres extraits allergéniques. Depuis quelques années, des allergènes, tels que la poussière de maison, sont obsolètes et retirés de la batterie de tests. La positivité des tests est objectivée dans les quinze à vingt minutes qui suivent et confrontée à la clinique. La prise de bêtabloquant (sous forme comprimé ou collyre), une grossesse en cours contre-indiquent ces tests.
Biologie
Le phadiatop est un test de dépistage qualitatif de l'allergie aux principaux pneumallergènes (réponse positive ou négative). Il ne cible pas spécifiquement un allergène. Il faut donc se méfier de certains résultats biologiques contenant les réponses moisissures, acariens, animaux et pollens. Le dosage des IgE sériques spécifiques (RAST) est parfois utile lorsque l'allergène suspecté n'existe pas en test cutané, en cas de grossesse en cours ou prise de bêtabloquant.
Endoscopie nasale
L'examen au naso-fibroscope permet d'observer une hypertrophie des cornets inférieurs, avec un aspect dématié de la muqueuse classiquement de couleur lilas et recouverte de sécrétions muqueuses. Cet examen endoscopique recherche d'autres anomalies nasales : déviation de la cloison nasale, polypose naso-sinusiennes.
Test de provocation nasal (TPN)
Le TPN consiste à mesurer, à l'aide d'un rhinomanomètre, les variations de la résistance nasale avant et après introduction d'un allergène sur la muqueuse nasale. Il est réservé aux cas particuliers de discordance entre la clinique et la positivité des tests cutanés, ou en cas de polysensibilisation pour cibler au plus juste l'allergène en cause.
Epreuves fonctionnelles respiratoires (EFR)
Cette épreuve est indispensable en cas d'asthme associé à la rhinite allergique ; il permet de quantifier le trouble ventilatoire obstructif et son caractère réversible ou non sous bêta-mimétique.
Traitement
Le diagnostic de rhinite allergique ainsi posé, le traitement est instauré, avec l'élimination des allergènes en cause, la prise d'antihistaminiques et de traitements locaux par voie intranasale (corticoïdes, cromoglycate de sodium, acide N acétyl aspartyl glutamique). En cas de contact allergénique important, les corticoïdes per os en cure courte peuvent être proposés. Les corticoïdes retard par voie injectable et les vasoconstricteurs locaux n'ont pas leur place dans le traitement de la rhinite allergique. L'indication de la désensibilisation par voie injectable ou sublinguale est posée par l'allergologue.
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