A PRES leur journée d'action nationale du 20 mars qui a été massivement suivie, les sages-femmes des secteurs public et privé ont décidé de durcir leur grève pour obtenir à la fois une revalorisation de leur statut et de leurs salaires, et une augmentation de leurs effectifs (« le Quotidien » des 15 et 22 mars).
Des déléguées de la Coordination des sages-femmes, accompagnées d'une illustre sage-femme retraitée, Mireille Jospin, mère du Premier ministre, ont été reçues une première fois mardi par des conseillers d'Elisabeth Guigou et par Bernard Kouchner. Mais, comme les deux ministres ne leur ont rien promis, « cela a mis les sages-femmes en colère », explique Chantal Birman de la coordination, qui prévoit ces jours-ci des difficultés dans les maternités.
Interrogé sur LCI, le ministre délégué à la Santé a assuré que « les sages-femmes n'ont pas été oubliées ». Il a promis de recevoir « à nouveau » les représentantes des sages-femmes afin de « trouver une solution ». Bernard Kouchner a expliqué que les sages-femmes « s'estiment un peu lésées parce qu'on n'a pas pris assez en considération et leurs perspectives de carrière et la différence de salaires avec les autres catégories du fait qu'elles font plus d'années d'études. Je comprends ce sentiment. Nous essaierons d'y remédier dans la mesure limitée de nos moyens ».
Cependant, les sages-femmes, qui se sont mobilisées spontanément, veulent plus que des promesses. Dans une lettre adressée à la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, leur coordination demande notamment « en urgence » l'ouverture de négociations pour réviser la grille indiciaire des sages-femmes à l'hôpital, ainsi que le soutien du ministère pour la revalorisation de leurs conventions collectives dans le secteur privé.
Toutefois, du côté de l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF), qui est l'un des deux syndicats de la profession, on fait remarquer qu'il y a eu quelques avancées de la part du ministère. A l'issue d'un entretien à la direction des Hôpitaux, la présidente de l'ONSSF, Francine Dauphin, a affirmé que « le ministère est prêt à écouter les sages-femmes sur le problème du recrutement ». Autre point positif selon la présidente de l'ONSSF : le ministère devrait ouvrir « très vite, dans les quinze jours », une négociation à propos de l'avenant à la nomenclature, gelé depuis août 2000, permettant le développement du secteur libéral grâce au suivi prénatal et postnatal des femmes à domicile. Enfin, l'ultime grade de « sage-femme coordinatrice », aujourd'hui acquis à l'ancienneté par une minorité de sages-femmes, deviendrait, selon Francine Dauphin, un « échelon, avec une tâche précise ».
En revanche, Francine Dauphin estime qu'il n'y a guère de chances de rouvrir des négociations sur la grille indiciaire des sages-femmes à l'hôpital, dans la mesure où elle vient juste d'être signée. Cette grille était en effet incluse dans le protocole d'accord sur la révision des carrières des personnels hospitaliers que les syndicats de salariés CFDT, FO, CGC, UNSA et SNCH ont signé le 14 mars.
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