TOURISME
Q UELQUE PART, bien loin des hauteurs Himalayennes, au cur de la province chinoise de l'Anhui, entre Hangzhou et Tunxi, s'élèvent les monts du Huanghsan. On y accède par la route, après avoir quitté, à regret, la tranquille Hangzhou alanguie au bord de son lac d'or. Il faut monter longtemps les lacets d'une route étroite qui semble ne jamais arriver. Enfin, à quelque 1 100 mètres d'altitude, au détour d'un ultime virage, la petite station de départ du téléphérique apparaît, assortie des inévitables échoppes à souvenir. La cabine, suspendue à de lourds câbles d'acier et carrossée comme un camion de pompier, nous attend sagement. Sa sur jumelle est déjà dans les limbes. C'est en attendant d'y entrer que l'on remarque pour la première fois d'autres visiteurs du site : ils sont chinois, viennent à pied par la route qui nous a menés là et contournent sans même y jeter un regard la gare du téléphérique. Une barre de bois appuyée sur la nuque suspend à leurs épaules deux imposants fardeaux.
Les monts du Huangshan, malgré leur indiscutable beauté, ne constituent pas encore une étape obligée du tourisme de masse. En revanche, leurs attraits font l'effet d'un véritable aimant pour les touristes chinois qui se pressent sur leurs flancs.
Longtemps leurs charmes subtils ont inspiré les poètes et les peintres locaux. Il y a dix ans, ils ont été classés au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.
Il faut savoir, explique le guide, que les monts du Huang recèlent quatre merveilles remarquables : les rocs, les pins, les sources chaudes et les nuages.
Au terme d'une ascension de quelques minutes, on comprend que le boniment touristique n'est pas sans fondement. Au-dessus d'une mer de nuages, s'élèvent des pics - 72 dans tout le massif - remarquables par leur forme. Certains culminent à plus de 1 800 mètres d'altitude, tous portent des noms dans lesquels se mêlent métaphores poétiques et naturalistes : « tête de pinceau », « écureuil sautant vers la capitale du ciel », « les 3 îlots d'un conte de fée »...
C'est en arrivant au Palyunding, point d'observation aussi appelé « Le pavillon des nuages dispersés », qu'on éprouve la plus vive émotion. Rochers déchiquetés et apiques vertigineux sont nimbés dans une lumière dont la qualité exceptionnelle invite à la contemplation. Comme pour compléter l'uvre de l'artiste, des pins aussi endémiques qu'esthétiques s'accrochent à flancs de montagne ajoutant au vertige ressenti. Pour accéder à la quatrième et dernière « merveille » des monts du Huang, - les sources chaudes - il faudra s'écarter un peu des sentiers battus, et suivre un guide expérimenté...
Un spectacle de toutes les saisons
Pour profiter dans les meilleures conditions du spectacle offert par les pics du Huangshan, on préférera l'horaire matinal du lever de soleil, en prenant soin, la veille, de se renseigner auprès de la station météo sur les « chances » d'observation par ciel dégagé. Quant à la saison, les guides locaux soutiennent qu'aucune des quatre n'est dépourvue de charmes. L'hiver pour son esthétique manteau neigeux, le printemps pour sa faune et sa flore en pleine renaissance, l'été pour ses ciels purs et ses nuages rares, et l'automne pour la robe de feu qu'il met aux espèces caduques.
Grisé par la beauté du site on en oublierait presque le seul point d'ombre susceptible de gâcher la visite : les porteurs que l'on avait vus quelque huit cent mètres plus bas, viennent d'arriver à la station haute du téléphérique, au terme d'une marche de quatre heures. Les matériaux qu'ils apportent par dessus les nuages - certains sacs mentionnent 50 kg -, serviront à construire les hôtels au confort rustique qui poussent comme des champignons sur les hauteurs du massif. Téléphérique trop cher pour les compagnies qui les emploient, nous explique-t-on. Au sourire que nous envoient les hommes en sueur, on comprend que la Chine est prête à payer ce prix, et bien plus encore, pour développer son infrastructure touristique.
TOURISME
Pour partir
TRANSPORTS
Vols Paris/Shanghai sur Lufthansa à partir de 4 030 F A/R (Rens. : 0802.02.00.30.) sur Air-France et China Eastern.
FORMALITES
Passeport valable encore 6 mois après la date de retour.
SANTE
Aucune vaccination obligatoire. Traitement antipaludéen selon les régions.
CLIMAT
Compte tenu de l'immensité du pays, le climat présente une grande variété selon les régions. On distingue trois grandes régions thermiques : au sud une zone tropicale, au centre une zone tempérée tiède et au nord une zone tempérée froide. La période idéale de voyage est Octobre.
MONNAIE
Le yuan.
SEJOURS
- Courant chaud, spécialisé dans les voyages de motivations pour les sociétés, propose des circuits sur mesure pour groupes constitués, par exemple : 9 jours/8 nuits de Pékin à Shanghai en passant par la Grande Muraille, Hangzhou, Huangshan, Tunxi et Shanghai. Prix : 14 850 F Paris/Paris en pension complète.
- Asia propose, avec « le Bouquet Imperial », un très complet circuit individuel en voiture particulière avec chauffeur + guide de 11 jours/9 nuits de Pékin à Shanghai à partir de 17 240 F Paris/Paris en pension complète.
LIRE
Guide Marcus, « Chine » par Hervé Beaumont.
« Guide Mondéos Chine », éd. Comex. Prix : 45 F.
RENSEIGNEMENTS
- Ambassade de Chine, 11, avenue George-V, 75008 Paris, tél. 01.47.23.36.77.
- Office du tourisme de Chine 15, rue de Berri, 75008 Paris, tél. 01.56.59.10.10.
- Courant Chaud, 1, impasse de l'Eglise, 46580 Limas/Villefranche-sur-Saône, tél. 04.74.68.91.60.
- Asia, tél. 01.44.41.50.10. www.asia.fr. Brochure Asia, « l'Asie sur mesure » dans les agences et au « Quotidien Voyages », tél. 01.53.63.84.40.
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