Les relations entre le cycle menstruel et le profil quotidien d'excrétion du virus au niveau cervical ont été déterminées de manière détaillée chez des femmes porteuses de l'infection. Pour la première fois, une étude présentée à Seattle apporte des précisions sur les relations entre les effets des hormones endogènes lors du cycle menstruel et l'excrétion cervicale du VIH. Elle indique que la charge virale atteint un nadir (le creux le plus bas de la courbe) au moment de l'ovulation et surtout pendant la phase postovulatoire immédiate.
L'analyse a reposé sur des mesures hormonales quotidiennes et des frottis endocervicaux avec analyse quantitative de l'ARN VIH, chez 17 femmes infectées, pendant la durée d'un cycle menstruel. L'ARN viral a été détecté sur 402 des 571 frottis cervicaux. La charge virale moyenne était de 3 578 copies par frottis. Une analyse multivariée montre un accroissement de 0,05 log de copies/frottis par jour écoulé après la survenue du pic de LH (p = 0,004). Les courbes montrent que le taux de virus excrété atteint son niveau le plus bas juste après ce pic de LH ; après ce pic, on constate un accroissement régulier de l'excrétion virale jusqu'à la période des règles.
Pour les femmes infectées par le VIH, l'excrétion virale, et donc le risque de transmission à un partenaire, est maximal dans la deuxième phase du cycle menstruel, juste avant et au cours des règles.
On savait que la grossesse et l'usage de contraceptifs hormonaux constituent des déterminants importants de l'excrétion virale au niveau des muqueuses génitales des femmes infectées. On sait maintenant ce qu'il en est pendant le cours naturel du cycle menstruel, ce qui peut permettre d'insister sur une prévention adéquate de la transmission.
S. Benki, K. Mamdalika et coll. Seattle (Etats-Unis) et Mombasa (Kenya).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature