Indépendance des facs de médecine : « l’histoire est en marche », selon le patron des doyens

Par
Publié le 17/01/2020
Jean Sibilia

Jean Sibilia
Crédit photo : GARO/PHANIE

Il y a trois ans, sur le modèle de ce qui se fait aux États-Unis, l’association pour une information médicale indépendante (Formindep) publiait pour la première fois un classement des facs de médecine en matière d’indépendance vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique. Un coup de pied dans la fourmilière, qui avait poussé la conférence nationale des doyens des facultés de médecine à se doter d’une charte éthique et déontologique.

Il y a un an, Formindep avait fait le point sur la mise en place effective de cette charte dans les facs de médecine. Un nouveau classement établi par l'association montrait que le chemin était encore long et les progrès timides. Malgré tout, le président de la Conférence des doyens, le Pr Jean Sibilia (photo) considère qu’un « saut majeur » a été fait. « Toutes les UFR se sont dotées d’une commission de déontologie », souligne-t-il. Il précise que le Pr Bruno Riou, doyen de Paris VI et président des doyens franciliens, travaille sur une autoévaluation de la charte qui pourrait donner lieu à des éléments d’évaluation officielle et de certification.

La prévention des conflits, avant tout un « travail individuel »

« C’est extrêmement positif, l’histoire est en marche, un travail se fait et il y a des progrès considérables », considère le doyen Sibilia, même s’il estime que la prévention des conflits d’intérêts est avant tout un « travail individuel ». À côté de ce mouvement des facultés, pour le Pr Sibilia « une vraie réflexion » doit aussi être menée sur la recherche partenariale. « Comment imaginer que la médecine ne collabore plus avec l’industrie du médicament, interroge-t-il. Mais cela doit se faire selon des règles d’éthique et déontologiques. »


Source : lequotidiendumedecin.fr