Immunothérapie contre l'asthme : un comprimé par jour pour réduire le nombre d'exacerbations

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Publié le 03/05/2016

L'immunothérapie orale réduit le risque d'exacerbation chez les patients souffrant d'un asthme lié à une allergie aux acariens, selon les résultats d'une étude publiée ce mardi 3 mai dans le « JAMA » à l'occasion de la Journée mondiale de l'asthme.

Selon le Pr Christian Virchow, du service de pneumologie de l'université de Rostock, en Allemagne, et ses collègues auteurs de l'article, l'allergie aux acariens est présente dans 50 % des cas d'asthme, principalement les plus sévères. Ils précisent en outre que près de 30 % des patients asthmatiques allergiques aux acariens continuent à éprouver des symptômes malgré un traitement combinant ß agoniste et glucocorticoïdes inhalés.

Ce constat a poussé les chercheurs à explorer de nouvelles pistes de traitement, parmi lesquelles la désensibilisation par immunothérapie allergénique. Cette approche a depuis longtemps fait ses preuves pour réduire les symptômes de l'allergie, mais on ignorait si elle pouvait également avoir un impact positif sur les exacerbations de patients asthmatiques et allergiques aux acariens.

Les chercheurs ont mené une étude randomisée sur 834 adultes asthmatiques victimes d'allergie aux acariens, dont la pathologie n'était pas contrôlée par un traitement de glucocorticoïdes inhalés seuls ou d'une association de molécules. Ils ont souhaité voir quel était l'impact d'un comprimé d'allergènes d'acariens au cours d'une période où l'on réduisait la quantité de corticoïdes prescrite aux patients.

Un risque d'exacerbation réduit de 10 %

Les patients ont été aléatoirement répartis en 3 groupes : un premier groupe placebo, un second groupe recevant un comprimé par jour dosé à 6 SQ-HDM, et un troisième groupe recevant un comprimé par jour dosé à 12 SQ-HDM. Chaque groupe recevait par ailleurs du salbutamol, un agoniste des récepteurs β₂-adrénergiques ou une corticothérapie inhalée, ou une association des deux.

Les patients des groupes recevant un comprimé, quel que soit le dosage, avaient un risque d'exacerbation d'asthme réduit de 10 % au cours des 6 mois de suivi. Il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes bénéficiant d'une immunothérapie orale. Le risque de détérioration des symptômes de l'asthme n'était pas significativement réduit dans le groupe prenant 6 SQ-HDM, et significativement réduit de 36 % dans le groupe 12 SQ-HDM.

Les auteurs ont également constaté une augmentation significative des taux d'immunoglobuline spécifiques aux allergènes. Ils précisent également qu'il n'y avait pas de changement significatif en ce qui concerne les questionnaires de qualité de vie, et que 13 à 20 % des patients sous immunothérapie orale ont connu un prurit buccal.


Source : lequotidiendumedecin.fr