Q UATRE médecins ont été mis en examen en décembre par la juge Bertella-Geffroy, pour « homicide involontaire », dans le cadre de l'enquête sur les hormones de croissance extractive suspectées d'être infectées par la maladie incurable de Creutzfeldt-Jakob (MCJ).
Ces praticiens, qui travaillaient pour le compte de France-Hypophyse, sont soupçonnés de négligence et d'imprudence dans la collecte, entre 1982 et 1985, d'hypophyses prélevées sur des cadavres. Ils seraient allés, notamment, dans certains hôpitaux et instituts médico-légaux, n'ayant pas d'autorisation pour vendre ces glandes endocrines en vue d'un usage thérapeutique, et payaient souvent en liquide à des employés des morgues.
Comme dans le scandale du sang contaminé, l'enquête a révélé que des stocks suspects d'hormones de croissance extractives avaient continué à être écoulés en 1985 et 1986, malgré les mises en garde sur les éventuels dangers de cette méthode de soins et une plausible contamination par la MCJ.
En France, 77 personnes sont mortes à la suite d'un traitement comportant des hormones, dispensé en 1984-1985 (« le Quotidien » du 8 janvier). Au total, un millier d'enfants ont reçu, durant cette période, des injections d'hormone extraite d'hypophyse humaine, de nos jours remplacée par une hormone synthétique.
Sept autres personnes sont mises en examen, par ailleurs, depuis plusieurs mois, dans ce drame sanitaire : Michel Baur, de la Pharmacie centrale des hôpitaux de Paris (PCH), pour « soustraction de preuves », Henri Cerceau et Marc Mollet, PCH, pour « empoisonnement », les Prs Jean-Claude Job, Fernand Dray et Jacques Dangoumau, ainsi que le Dr Elisabeth Mugnier, respectivement anciens président de France-Hypophyse, directeur de recherche à l'institut Pasteur, patron de la Pharmacie et du Médicament au ministère de la Santé, et responsable de la collecte des hypophyses, pour « homicide involontaire ».
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