CIMAISES
Il n'est pas étonnant qu'avec les origines multiples qui sont les siennes - péruvien, juif austro-hongrois - Braun-Vega réalise ses toiles dans un mélange et une fusion de toutes les cultures, de toutes les époques, de toutes les traditions... Ceci explique sans doute cela. Mais il faut également, pour concevoir ces uvres admirables de syncrétisme, un pinceau guidé par une grande ouverture d'esprit et par un humanisme authentique. Et ce sont bien ces qualités-là que l'on découvre à la lecture de l'uvre de l'artiste. Lecture, parce que chaque sujet est une histoire à part entière que l'on déchiffre avec surprise, trouble, ou émotion. Le travail de Braun-Vega repose sur une exigence de composition et sur une grande maîtrise de la technique, très académique. Le peintre se fait l'héritier des grands maîtres d'autrefois. Mais sa démarche ne s'arrête évidemment pas à une simple et fidèle reproduction d'une toile de Picasso ou de Vermeer. Braun-Vega actualise ces icônes du passé, les détourne, les décale. Il y ajoute des symboles de notre temps, fait passer des messages politiques et poétiques, des clins d'il. Ainsi, LesMénines, de Vélasquez, La leçon du Docteur Tulp, de Rembrandt, Le Bain Turc, d'Ingres, ou l' Olympia, de Manet, sont-ils revisités, parfois raillés mais toujours subtilement agrémentés d'emblèmes divers, historiques, sociologiques, personnels. Une explosion de trouvailles, de dextérité et de délire.
Galerie du Centre. 5, rue Pierre-au-Lard. Angle 22, rue du Renard. 75004 Paris. Jusqu'au 22 juin.
Parallèlement, se déroule une rétrospective des uvres de Braun-Vega à la Maison de l'Amérique latine. 217, boulevard Saint-Germain. 75007 Paris. Jusqu'au 24 juillet.
Hans Reichel
L'artiste allemand Hans Reichel aura traversé la première moitié du XXème siècle (il est mort en 1958) avec une délicatesse et une modestie qui ne se démentirent jamais. Arrivé en 1928 à Paris, cet ami de Rilke, de Klee et de Brassaï avait la poésie dans le pinceau. Dans ses aquarelles, gracieuses compositions aux couleurs tendres, on trouve des formes abstraites - traits réguliers, pointillés, figures géométriques -, des symboles graphiques faits de croissants de lune, de fleurs ou d'étoiles. Reichel parle de la fécondité de la terre, des mystères sous-marins, de féerie. Ses sujets se fondent dans de subtils camaïeux, dans des enchaînements de tonalités presque irréelles. Il y a une dimension impalpable, onirique dans cette cosmogonie stylisée. Beaucoup d'harmonie et un très grand talent.
Galerie Lambert Rouland. 62, rue La Boétie. 75008 PARIS. Jusqu'au 29 juin.
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