CONGRES HEBDO
Bactérie à deux visages, Haemophilus influenzae se présente sous forme de souches non capsulées responsables d'infections fréquentes et généralement bénignes (ORL et broncho-pulmonaires), et des souches capsulées responsables d'infections graves (méningites et septicémies). La production de lactamases est le mécanisme de résistance le plus fréquent et celui qui a un réel impact clinique (échec des aminopénicillines dans les méningites). Quand Haemophilus est producteur de bêtalactamase, les pénicillines et les céphalosporines de première génération sont inefficaces, mais, à ce jour, il n'a pas été décrit de souches résistantes aux associations pénicillines + inhibiteurs de la production de bêtalactamase. Les bêtalactamines présentent une perte d'activité sur certaines souches d' Haemophilus, mais qui restent rares. Quant à la résistance acquise aux autres antibiotiques chez Haemophilus (cotrimoxazole, tétracyclines, chloramphénicol), elle reste basse en France. Toutes les quinolones sont actives sur Haemophilus, nouvelles quinolones étant hyperactives par rapport aux anciennes. Les souches résistantes aux quinolones sont rares. Un recul de dix ans confirme le succès de la vaccination anti-HIB réduisant de façon drastique le nombre des méningites. En revanche, la vaccination n'a pas eu d'impact sur la fréquence des infections ORL et broncho-pulmonaires dues à Haemophilus.
Le pneumocoque reste toujours un défi pour les médecins et sa résistance suivie depuis plus de quinze ans est considérée comme un réel problème de santé publique. Aujourd'hui, dans le pus d'oreille ou les prélèvements respiratoires de l'enfant, environ la moitié des pneumocoques sont résistants aux antibiotiques courants. Pour l'adulte, la situation est comparable à celle de l'enfant, car la résistance a nettement progressé ces dernières années dans cette population. Toutefois, la résistance de haut niveau à la pénicilline G est stable, et les souches résistantes à l'amoxicilline et au céfotaxime sont toujours rares chez l'adulte comme chez l'enfant. Un fait marquant est l'évolution de la résistance dans les hémocultures de l'adulte, dont les taux sont actuellement proches de ceux des souches non invasives. Pour ces raisons, il a été décidé que, en 2001, dans toute la France, les structures régionales des observatoires en concertation avec le Centre national de référence des pneumocoques reconduisent et élargissent cette surveillance.
Un réseau européen de surveillance
Les modifications récentes des caractéristiques du pneumocoque et de l' Haemophilus montrent la nécessité d'une surveillance approfondie de ces deux pathogènes majeurs, mis en cause dans les pathologies respiratoires. Il est en effet nécessaire de continuer à étudier l' Haemophilus pour s'assurer du maintien de l'impact positif de la vaccination et détecter d'éventuels changements écologiques (résistance aux antibiotiques et/ou virulence renforcée) de même qu'il est nécessaire que dans chaque région la surveillance du pneumocoque se poursuive. De plus, dans le cadre de la surveillance de la résistance des bactéries, mise en place au niveau européen, les informations recueillies devraient permettre d'enrichir les données du réseau européen et faire apparaître la France comme membre actif de ce réseau.
D'après la conférence de presse des Laboratoires SmithKline Beecham à laquelle participaient les Prs H. Dabernat (Toulouse), P. Léophonte (Toulouse) et les Drs M. Weber (Nancy), M.-C Ploy (Limoges) et Maugein (Bordeaux).
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