L 'ADOLESCENTE de 14 ans qui devait être opérée la semaine dernière, à l'hôpital Foch (Suresnes), d'une double greffe pulmonaire avec donneurs vivants, est morte avant l'intervention. Atteinte d'une mucoviscidose diagnostiquée à sa naissance, Sarah avait été hospitalisée à Foch mercredi dernier.
En l'absence de greffons compatibles et compte tenu de l'urgence de la situation, cette intervention exceptionnelle - normalement les greffons sont prélevés sur des personnes décédées accidentellement - s'était révélée possible grâce aux deux donneuses, la mère et la tante de la jeune fille. Il s'agissait d'effectuer deux prélèvements chez les deux femmes et une transplantation de deux lobes, un à droite, un à gauche, chez la receveuse, après ablation de ses deux poumons. Deux interventions de ce type ont été réalisées en France.
Sarah est décédée vendredi dernier, dans un état d'extrême faiblesse, alors que les deux donneuses se trouvaient déjà dans le bloc opératoire pour subir l'intervention. La famille a dénoncé les atermoiements des équipes hospitalières, alors que l'autorisation pour cette transplantation avait été donnée par le ministère de la Santé le 23 février. « Pendant trois semaines, nous avons attendu de trouver un établissement pour l'opérer », a indiqué le père de Sarah. Au ministère de la Santé, on assure toutefois « qu'il n'y a pas eu de retard sur le plan médical ou hospitalier ».
L'augmentation de 5 % des prélèvements des sujets en état de mort encéphalique observée en 2000 reste encore insuffisant face à la demande : 234 personnes sont mortes, l'année dernière, faute d'organes disponibles (« le Quotidien » du 1er février). Les prélèvements chez les donneurs vivants apparentés ne sont qu'exceptionnels. La révision de la loi bioéthique de 1994 devrait élargir la provenance des dons de personnes vivantes.
Au total, 3 211 transplantations ont été réalisées l'an dernier contre 3 023 l'année précédente. Parmi les hausses significatives, on relève les greffes de rein, qui sont passées de 1 842 à 1 924, et les greffes de foie (de 699 à 806). Les transplantations de cœur augmentent plus faiblement (de 321 à 328), ainsi que celles de pancréas (de 50 à 54). En revanche, les greffes d'intestin diminuent de 7 à 4, de même que celles de poumon (de 71 à 70) et celles de cœur-poumon (de 28 à 25).
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