D U fait de conditions hydriques particulières, les giardiases sont très fréquentes en Nouvelle-Zélande (2 000 cas/an). Ce n'est donc pas la prévalence de la maladie qui a intéressé les chercheurs d'Auckland mais le fait que deux tranches d'âge soient particulièrement concernées : les 1-4 ans et les 30-39 ans.
Pour en avoir l'explication, une étude cas-témoins a été menée à partir de 183 porteurs de giardiases âgés de 15 à 64 ans, tous appariés avec deux sujets témoins du même âge. La recherche de facteurs de risque de contamination a été réalisée à l'aide d'un questionnaire portant sur les trois semaines précédant la parasitose (et une date fictive récente pour les témoins). Des renseignements sur le type d'eau utilisée, les voyages à l'étranger, les sports aquatiques, la prise en charge d'enfants, le contact occasionnel avec des déjections humaines ont été consignés.
De 1998 à 1999, 105 femmes et 78 hommes porteurs de giardiases symptomatiques (prouvées par l'examen des selles) ont été appariés à 184 et 152 femmes et hommes témoins. L'analyse en régression logistique des réponses aux questionnaires a révélé l'existence d'un nombre significativement plus élevé de femmes au foyer et de mères de nourrissons dans le groupe des malades (OR : 2,2). Il existait par ailleurs une association significative entre le contact physique avec des enfants portant des couches et la parasitose : le fait de changer les couches multipliait par quatre le risque de giardiase, de façon indépendante des mesures d'hygiène habituellement employées. Les chercheurs néo-zélandais ont même trouvé un effet-dose entre la fréquence de changement des couches et le risque de giardiase.
Les rapporteurs de l'étude se demandent maintenant quelle serait la meilleure stratégie de prévention à mettre en place chez les femmes en âge de procréer (25-44 ans) qui permettrait de réduire la transmission interhumaine du parasite.
Ekramui Hoque et coll., « The Lancet », vol. 357, 31 mars 2001, pp. 1018.
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