Carte blanche au SML
L ES médecins rechignent de plus en plus à assumer des gardes de nuit et de fin de semaine. Pour de multiples raisons, toutes aussi valables les unes que les autres, les généralistes soulèvent un problème capital :
- les gardes ne sont pas rémunérées à leur juste valeur ;
- il n'y a aucune rémunération de l'astreinte ;
- pour les femmes seules avec des enfants, la garde de ceux-ci est difficile et onéreuse ;
- les problèmes de sécurité deviennent préoccupants, et davantage encore pour les femmes ;
- les MEP (médecins à exercice particulier) ne se sentent pas compétents en ce domaine, etc.
Par ailleurs, les médecins ont de plus en plus de difficultés à trouver des remplaçants, et la démotivation est très forte dans le corps médical qui aspire aussi à une réduction du temps de travail.
Les services d'urgences des hôpitaux sont « submergés » (mais eux ont obtenu des ressources financières), et les cliniques privées ont des prix de journée toujours plafonnés.
Parmi les multiples solutions, l'une d'entre elles pourrait résoudre une partie des problèmes dans de nombreux départements : la possibilité pour les cliniques privées de participer à la permanence des soins et aux tours de gardes.
Les médecins libéraux volontaires pour assumer les gardes y trouveraient les maisons médicales, et la sécurité que d'aucuns réclament à juste titre.
Les cliniques pourraient trouver un financement adapté à ces contraintes nouvelles et on pourrait ainsi mieux comparer les prix de journée privé/public (pendant que l'on y est, rien n'interdirait de confier une mission de formation initiale, voire continue, à ces établissements).
Modifier le code de déontologie
Les hôpitaux qui se plaignent de saturation seraient soulagés. Les patients pourraient bénéficier d'une meilleure coordination en cas de problème. Bref, tout le monde y trouverait avantage, car, soit dit en passant, dans la majorité des cas, les patients peuvent se déplacer pour consulter. Pour les cas vraiment urgents, il suffit de mettre en place une coordination entre les SMUR et les établissements de gardes pour l'envoi d'un médecin ou d'une équipe de soins.
Il est vrai que cette nouvelle structuration des gardes et des urgences bouleverserait nos habitudes. Mais cette organisation s'imposera. Alors autant la mettre en place dans les meilleures conditions et au plus vite. Cela permettrait de trouver une solution commune aux préoccupations des hôpitaux, des cliniques et des médecins. Il est, en effet, ridicule de vouloir continuer à forcer les médecins à prendre des gardes sous prétexte que c'est une obligation déontologique.
Il suffit de modifier le code de déontologie sur ce point, on le modifie bien sur d'autres, bien moins importants pour la vie quotidienne des médecins.
En réorganisant les gardes, on réglera l'un des problèmes rencontrés par les médecins qui souhaitent céder leur cabinet médical, parce que les nouvelles générations ne souhaitent pas assumer bénévolement des missions de service public, et je les comprends. Enfin, il faut cesser de vouloir que dans chaque commune il y ait un médecin de garde. L'intercommunalité existe dans de nombreux domaines, et les regroupements entre communes avec les moyens de transports nécessaires doivent être mis en place. Il en va aussi de la sécurité des médecins, et pour nous c'est une priorité.
Voilà bien un domaine, la réforme des gardes et des urgences, où il y a urgence.
Syndicat des médecins libéraux, 83, route de Grigny, 91136 Ri-Orangis Cedex.
Tél. 01.69.02.16.50 - Fax : 01.69.06.96.50.
e-mail : sml@gie-sml.fr - Site Internet : http://www.gie-sml.fr
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