À 39 ans, François Ritter pourrait bien être un spécimen rare au sein de l’Ordre des médecins. Secrétaire général du Conseil départemental de l’Ordre des médecins de l’Aude, ce généraliste d’Espéraza (à mi-chemin entre Carcassonne et Foix) est, en effet, l’un des seuls praticiens en dessous de la quarantaine au sein de l’institution. Pourtant, pour le médecin, foin d’une image un peu vieillotte, l’Ordre doit pouvoir parler aux confrères, quelle que soit leur génération : « l’Ordre est une entité structurante et aidante, elle répond toujours aux confrères qui en ont besoin, elle accompagne les médecins dans leur pratique. Donc, en ça, elle s’adresse à tout le monde ».
Interface entre le médical et le juridique
Si le généraliste de l’Aude a décidé de se présenter pour être élu au Conseil de l’Ordre de son département, c’est de son propre chef : « L’interface entre le médical et le juridique m’a toujours intéressé. Et l’Ordre défend également certaines valeurs auxquelles je suis attaché, comme la bonne entente entre confrères », explique-t-il. Exerçant dans un département qui a vu ces dernières années des départs de médecins sans successeurs, le Dr Ritter est aussi sensible au travail de l’Ordre sur la démographie médicale.
Alors que sa compagne est élue à l’Ordre des vétérinaires, François Ritter voit dans sa démarche un engagement comme un autre. « J'aurais probablement pu de la même façon m'engager dans un syndicat. Mais, derrière ma démarche, il y a le concept selon lequel on s'engage pour défendre l'idée que l'on se fait de la profession et l'Ordre, qui n'a pas de rôle syndical, constitue la forme d'engagement qui, pour moi, correspond le mieux à ce concept ».
Le bon endroit au bon moment : le généraliste considère donc être là où il faut pour affronter les défis qui se présentent à la médecine générale pour demain. « Je crois que la diminution du temps administratif est, par exemple, indispensable, réclamation unanime de la profession. Au niveau de la démographie médicale, la situation est actuellement intenable donc il faut aussi qu’elle évolue favorablement ». Malgré les enjeux qui se présentent, le généraliste reste confiant : « Il n’y a pas de raison d’être pessimiste, on aura de toute façon toujours besoin de généralistes. Mais dans quelles conditions exerceront-ils plus tard ? Cela dépend des conditions à se manifester, et pas seulement du côté des généralistes ».
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