E TRE porteur d'une fibrillation auriculaire majore le risque de morbidité et de mortalité d'un facteur 1,5 à 1,9 et représente un facteur de risque indépendant d'accident vasculaire cérébral. C'est pour cette raison que les cardiologues recherchent depuis quelques années de nouvelles thérapeutiques adaptées aux patients réfractaires aux différents traitements médicaux. L'ablation par radiofréquence complétée de la mise en place d'un pacemaker donne à court terme des résultats très satisfaisants, mais, logiquement, des cardiologues ont cherché à évaluer l'effet de cette création d'un bloc auriculo-ventriculaire complet et de l'utilisation définitive d'un stimulateur sur la survie globale.
L'équipe du Dr Cevher Ozcan (Mayo Clinic, Rochester, Minnesota) a donc procédé à un suivi clinique de tous les patients ayant bénéficié de ce type de prise en charge dans leur hôpital entre 1990 et 1998. Un total de 350 personnes (185 hommes et 165 femmes) ont subi au cours de cette période une ablation par radiofréquence suivie de la pose d'un pacemaker monochambre (55 %) ou biventriculaire (45 %). Au moment de l'inclusion dans l'étude, 11 % des patients étaient atteints d'une insuffisance cardiaque de classe III ou IV et 37 % présentaient une fraction d'éjection systolique basse.
Un traitement à visée cardiologique
Après ablation, plus de la moitié des malades ont poursuivi, en raison d'une pathologie associée, un traitement à visée cardiologique (digitalique, inhibiteurs calciques, bêtabloquants, IEC, diurétiques, antiarythmiques tels que le propafénone, le sotalol, l'amiodarone ou la mexilétine). La durée moyenne du suivi a été de 36 mois et, durant cette période, 78 des patients sont décédés. « La survie moyenne s'est révélée inférieure à celle d'une cohorte témoin prise dans la population du Minnesota et suivie cliniquement au cours de la même période », rapportent les auteurs. Néanmoins, les 26 patients porteurs exclusivement d'une fibrillation auriculaire, sans pathologie associée, ont eu un taux de survie similaire à celui de la population générale. L'équipe du Dr Ozcan a, en outre, individualisé chez les patients ayant subi une ablation, trois facteurs indépendants de risque prédictifs du décès : les antécédents d'infarctus du myocarde, d'insuffisance cardiaque et la prise d'un traitement à visée cardiologique. Ce dernier facteur ne semble toutefois pas spécifique de la cohorte étudiée puisque chez tous les patients sous traitement, qu'ils aient ou non subi une ablation, la survie moyenne était similaire.
« New England Journal of Medicine », vol. 344, pp. 1043-1050, 5 avril 2001
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature