Quatorze organisations citoyennes et professionnelles de la protection maternelle et infantile (PMI) - associations et syndicats - ont créé une plate-forme commune d’action visant à interpeller les pouvoirs publics sur l’accès aux soins et à la protection médico-sociale de l’enfant. Ils exigent l’impulsion d’une politique nationale de santé en la matière (enfants, femmes et familles).
Sages-femmes territoriales (ANSFT), psychologues (ANAPSY-PE), éducateurs (FNEJE), familles (CSF, ACEPP) et médecins veulent « assurer l’avenir de la PMI et de la planification familiale alors que le contexte des changements institutionnels (réformes territoriales et du système de santé, révision générale des politiques publiques, asphyxie des collectivités) fragilise ce dispositif », explique ce collectif.
Le service départemental de PMI - fondé en 1945 - offre des consultations gratuites (et des actions de prévention) pour les femmes enceintes, jeunes mamans et les enfants de moins de six ans. En 2004, l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) relevait que 18 % des femmes enceintes bénéficiaient du suivi de la PMI ainsi que 50 à 60 % des nouveau-nés et des enfants de moins de un an. « Toutes les femmes se posent des questions sur le développement de l’enfant ou sur l’allaitement, explique le Dr Pierre Suesser, pédiatre à Bondy (93) et président du Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI, qui organise un colloque demain et samedi). La PMI ne s’adresse pas uniquement aux familles défavorisées. C’est un vrai service public qui complète – et non remplace – l’offre de soins dans la médecine préventive ».
Inégalités territoriales.
La PMI reste un vivier d’emploi pour les professionnels de santé. Selon la Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques (DRESS, ministère), la PMI comptait fin 2008 un effectif de 2 700 médecins en métropole, dont 2 200 en équivalent temps plein (ETP) mais aussi 930 sages-femmes, 4 600 puéricultrices et 1 430 infirmières. Mais au-delà des chiffres, l’accès aux soins préventifs est en berne. « La PMI est la seule question de santé laissée aux bons soins des départements alors qu’ils s’occupent bien plus du champ de l’action sociale, déplore le Dr Pierre Suesser. C’est pourquoi nous demandons la création d’une instance nationale et, au niveau local, un médecin à la tête de chaque structure ».
Il y a aussi un défi démographique à relever. Selon le syndicat, 10 % des postes de médecins de PMI sont vacants dans 37 départements. Le collectif souhaite la mise en place d’un plan d’urgence pour pallier les disparités territoriales dues aux déserts médicaux. En 2004 (année du rapport IGAS), on relevait « 48 départements où aucune consultation prénatale n’est assurée, alors que dix départements sont largement au-dessus des normes », rappelle le Dr Suesser.
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