De notre correspondant
L E long rapport adopté à Strasbourg par le Parlement européen et préparé par la députée française Marie-Thérèse Hermange révèle, si besoin est, le fossé qui subsiste entre les réalités et les bonnes intentions, même si des progrès réels ont déjà été accomplis par de nombreux pays, notamment en matière d'accès à l'emploi ou de politique des transports.
Ce texte rappelle d'abord que les handicapés font encore partie des oubliés de l' « Europe sans frontières », car la définition des handicaps et des indemnités qui en découlent reste fixée par les Etats eux-mêmes. Il plaide donc pour une « reconnaissance mutuelle » des cartes et des statuts de handicapés, qui leur permettrait de vivre ou de travailler à l'étranger sans perdre le bénéfice de leurs allocations. Les différences entre les systèmes éducatifs nationaux, comme la place variable qu'ils accordent aux jeunes handicapés, doivent aussi être aplanies pour faciliter leur intégration dans l'Europe de demain.
Des améliorations concrètes
A côté des grandes mesures sociales, éducatives et professionnelles, le rapport rappelle que l'Union peut, très concrètement, améliorer la situation des handicapés en renforçant ses législations dans des domaines aussi variés et pratiques que les ascenseurs ou les autocars : selon Mme Hermange, toutes les politiques sectorielles de l'Union, allant du bâtiment à l'information ou au droit des consommateurs, doivent mieux prendre en compte les besoins des handicapés dès leur élaboration. Le renforcement des normes en matière de construction et d'accès aux équipements et aux services publics contribuera aussi à faciliter « l'égalité des chances » entre les handicapés et les personnes valides. De plus, la conception de produits et de biens compatibles avec les besoins des handicapés renforcera la compétitivité de l'industrie européenne, dont les concurrents fabriquent plus souvent qu'elle des produits répondant à ces impératifs.
Consciente que la « reconnaissance dans la différence » des handicapés reste un objectif à long terme, qui implique aussi « un changement global de mentalité et un regard nouveau sur le handicap », Mme Hermange illustre son propos en observant simplement les bâtiments des institutions européennes, où les experts handicapés invités ne peuvent monter à la tribune faute d'accès adéquat, et où les ascenseurs comportent bien des inscriptions en braille, mais pas d'aide auditive pour informer de l'arrivée à l'étage désiré. « Il reste de quoi faire chez nous aussi ! », conclut-elle en demandant, très concrètement, que les actions se substituent aux bonnes paroles.
Une circulaire pour développer l'intégration à l'école
Les ministères de la Solidarité et de l'Education nationale appellent, dans une circulaire aux collèges et lycées (DGAS/SD 3 n° 2 001-104), au développement des unités pédagogiques d'intégration (UPI) afin de favoriser la scolarisation des handicapés. Depuis 1995, les UPI ont fait la preuve de leur efficacité en direction des élèves des collèges présentant un handicap mental. Aussi, de nouvelles unités vont voir le jour en faveur des collégiens et lycéens déficients sensoriels ou moteurs. Leur organisation et fonctionnement, font savoir les ministères Guigou et Lang, doivent tenir compte des particularités de chaque élève, « grâce à l'aménagement des lieux d'accueil », et à des liens étroits avec les services d'éducation ou de soins, et, également, avec des personnels médicaux et paramédicaux libéraux « qui assurent l'accompagnement dans un cadre formalisé par la signature d'une convention ». L'accueil dans une UPI, est-il précisé, se fait sur la base d'un « projet individualisé, élaboré, sous la responsabilité du chef d'établissement, et, le cas échéant, du responsable assurant l'accompagnement éducatif ou thérapeutique ». Il associe, entre autres, des praticiens exerçant en libéral et le médecin de l'Education nationale. L'UPI, insistent les ministères concernés, « vise à éviter une interruption prématurée de la scolarité des élèves handicapés » ou « leur isolement ».
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