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Et si l'hôpital craque ?

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Publié le 24/01/2019

Dans ce climat social pour le moins tendu, l'hôpital va-t-il tenir encore longtemps ? La colère gronde comme en témoigne la manifestation des soignants en psychiatrie mardi dernier ou la situation intenable vécue au quotidien par les équipes qui prennent en charge les AVC à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. « Le système vient à désespérer ceux qui le servent », reconnaît Frédéric Valletoux, le patron de la Fédération hospitalière de France lors de la présentation le 24 janvier des vœux à la presse. Pourtant, le Pr Agnès Buzyn dès son arrivée au ministère avait posé le diagnostic de la souffrance au travail des hospitaliers. La ministre des solidarités et de la Santé vient d'ausculter avec bienveillance le mouvement des gilets jaunes : « Cette détresse partout exprimée, et la colère qui lui donne toute sa voix, c'est l'autre visage d'un corps social meurtri et dominé par la peur de l'avenir : fragilisation du salariat, illusions perdues de l'égalité des chances et de l'ascension sociale, essoufflement du modèle d'intégration… » Peut-on mieux dire ? Certes l'approche compassionnelle est balayée par les économistes qui pointent la ponction opérée sur le PIB par les dépenses sociales en France. Une note de l'OCDE consacre la France leader dans les pays occidentaux avec 31,7 % du PIB consacrée aux dépenses sociales nettes loin devant l'Allemagne (24,8 %) ou le Royaume-Uni (24,5). Mais l'hôpital n'explique pas bien sûr à lui seul l'importance de ce niveau de dépenses. En revanche, il a assumé ces dernières années l'essentiel de la régulation de l'Ondam… À la différence de la médecine de ville. L'engagement, la conscience professionnelle sont aujourd'hui les derniers filets qui permettent aux équipes hospitalières de tenir. Et si le filet craque ?