L ES célèbres études de Framingham ont permis de préciser un certain nombre de facteurs de risque liés à la maladie athéromateuse et de les quantifier par une équation qui apprécie le risque global de chaque individu. Comme l'explique le Dr Jean-Paul Belliard (Paris), ces résultats importants se heurtent malgré tout à de sérieuses limites. L'équation étant établie à partir d'une moyenne, elle peut ne rendre compte qu'imparfaitement du risque d'un individu particulier. Son calcul est soumis à un intervalle de confiance. Il est délicat d'appliquer ses résultats, obtenus dans une population, à d'autres groupes, aux modes de vie différents. Enfin, la liste des facteurs de risque est, en fait, loin d'être limitative, puisqu'elle s'accroît constamment (environ 350 facteurs identifiés à ce jour). Sans compter que le prescripteur se trouve confronté à une logique double, d'une part, établir une bonne prévention cardiovasculaire pour chacun de ses patients, au moyen éventuel d'une prescription ; d'autre part, celle, collective, de gestion de la santé publique, notamment en termes de coûts.
Mesure par échotomographie
« Le calcul du risque cardio-vasculaire absolu doit être considéré comme une information synthétique permettant d'optimiser la prescription et de favoriser la prévention », poursuit le Dr Belliard. Il semble reflété par l'épaisseur intima-media (EIM) mesurée par échotomographie, explique le Dr Fraboulet, ancien président du Collège national des cardiologues français (CNCF). L'EIM fait l'objet de nombreux travaux.
Soutenue par les Laboratoires Pfizer, l'étude PARC (paroi artérielle et risque cardio-vasculaire) a comme objectif principal d'évaluer, en France, la corrélation entre l'EIM des artères carotides communes droite et gauche et le RCVA (risque cardio-vasculaire absolu). Ses objectifs secondaires comprennent une caractérisation de la distribution statistique de l'EIM en fonction de l'âge et du sexe chez des patients indemnes de facteur de risque cardio-vasculaire, ainsi que la modélisation de la prédiction de l'EIM en fonction des principaux facteurs de risque.
Pour la mener à bien, 300 cardiologues, membres du CNCF, recrutent actuellement 7 500 patients (25 chacun) âgés d'au moins 30 ans. Pour mesurer l'EIM, ils utilisent une méthode mise au point par le Dr Pierre-Jean Touboul (Paris), qui rappelle que la mesure obtenue est une moyenne dont le calcul n'est possible que depuis peu, grâce aux progrès de l'informatique. La simplicité de cette méthode autorise l'espoir d'une détection précoce des patients à risque cardio-vasculaire.
Elle est explicitée dans un CD-ROM édité par les Laboratoires Pfizer. Comme l'a expliqué un de ses concepteurs, le Dr Kownator (Thionville), le CD permet aux cardiologues de s'entraîner à la mesure de l'EIM, en présentant notamment les erreurs les plus communes faites au cours de celle-ci. De plus, il propose un diaporama sur le risque cardio-vasculaire, présenté par un spécialiste, et qui devrait constituer un excellent outil de formation à destination des médecins généralistes.
Journées de Cardiologie Pratique. Conférence de presse des Laboratoires Pfizer.
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