De notre correspondante
La démarche est nouvelle : réunir autour d'une même table représentants de l'Etat, associations d'usagers, industriels et scientifiques pour réfléchir ensemble aux problèmes d'environnement et à leur répercussion sur la santé des populations. C'est ce qu'ont décidé de faire la DDRASS et le Conseil régional devant la situation sanitaire préoccupante de la région.
Pour donner des moyens à cette action, un financement de 40 millions de francs a été inscrit au contrat de plan Etat-Région de 2000-2006 avec deux grandes priorités : la diminution des risques sanitaires à proximité des sites pollués et une action de fond en direction du logement.
Réhabiliter les logements
Le Nord-Pas-de-Calais dispose en effet d'un parc de logements particulièrement vétustes qui entraîne à sa suite de nombreuses pathologies. Quarante pour cent des logements datent d'avant 1948 et le pourcentage de logements inconfortables est deux fois plus élevé que sur l'ensemble de la France. Or, les logements insalubres sont aussi ceux où l'on enregistre le plus de cas de saturnisme (dans la région, on estime à 6 500 le nombre d'enfants de moins de 6 ans présentant une plombémie supérieure à 100 μg/l), ceux aussi où les intoxications au monoxyde de carbone sont les plus fréquentes. Avec 1 000 intoxications par an, le Nord-Pas-de-Calais concentre à lui seul la moitié des cas recensés en France !
Informer la population, réhabiliter les logements... : la tâche est considérable et les mesures tardent un peu à se mettre en place. Pour l'heure, on en est encore aux constats et aux appels à projet.
En matière de sites pollués, la région s'est attelée à la réalisation d'une cartographie et à l'installation d'un réseau de surveillance. On sait que la concentration de friches industrielles y est considérable et la superficie de sols pollués beaucoup plus élevée qu'ailleurs mais les analyses précises manquent. Le programme régional d'action Santé-Environnement va donc lancer un vaste état des lieux pour pouvoir, par la suite, mieux cibler ses actions de prévention.
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