L 'INTERNAT était jusqu'à ces dernières années le mode de prise en charge des handicapés historiquement le plus pratiqué, note Christian Monteil en préambule de l'étude du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sur les enfants handicapés en internat*. La loi du 30 juin 1975 qui tend à favoriser le maintien des handicapés dans un « cadre naturel de vie » a fait évoluer les choses. Le nombre d'enfants pris en charge en internat est ainsi passé de 57 500 en 1985 à 45 500 en 1998, ce qui représente aujourd'hui 38 % des places d'accueil, alors que l'externat est devenu quasi majoritaire (48 %) et que l'éducation spéciale et les soins à domicile se développent (14 %).
Le nombre de places en internat a diminué de 23 % pendant la période considérée, avec de grandes variations selon le type d'établissements. Pour les établissements d'éducation spéciale pour enfants déficients intellectuels, la baisse a été de 36 %, tandis que de nombreux établissements pour enfants polyhandicapés ont été créés, multipliant par 9,5 le nombre de places de ce type. On observe, sans surprise, une répartition très inégale des établissements selon les régions, en particulier ceux destinés aux déficients moteurs et les instituts d'éducation sensorielle, ce qui explique le plus souvent le choix de l'internat dans les nombreux départements qui n'en disposent pas.
La proportion des enfants en internat augmente aussi avec l'âge : ils ne sont que 16 % avant 5 ans, contre 29 % des 6-10 ans, 47 % des 11-15 ans et 52 % des 16-20 ans. Et, quel que soit le mode de prise en charge, les garçons sont plus nombreux que les filles dans ce type d'établissements (62 % de garçons), surtout dans les instituts de rééducation (77 %). 36 % des enfants handicapés en internat appartiennent à une famille nombreuse.
Près de la moitié (49 %) des enfants accueillis en internat ont pour handicap principal une déficience intellectuelle. Et, quand ils sont en âge d'aller à l'école, près de 70 % des handicapés internes sont scolarisés au sein de l'institution.
Dernier enseignement de cette enquête : les handicapés en internat gardent des liens réguliers avec leur famille, puisque 80 % retournent chez eux au moins une fois par semaine.
* DREES (direction de la Recherche, de l'Evaluation, des Etudes et des Statistiques), Etudes et résultats n° 106/mars 2001.
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