E N 2000, 59 millions de Français, en 2050 cinq millions de plus, soit 64 millions, dont un sur trois aura plus de 60 ans. Le vieillissement de la population française est « inéluctable » souligne une nouvelle fois l'INSEE* en réalisant des projections fondées sur le maintien des tendances démographiques récentes (stabilisation de la fécondité à 1,8 enfant par femme, baisse de la mortalité et solde migratoire autour de 50 000 personnes).
En 2050, avec une espérance de vie à la naissance de 91 ans pour les femmes et 84,3 ans pour les hommes (l'écart entre les sexes devrait persister), la France comptera 22,4 millions de plus de 60 ans, soit 35 % de la population contre 21 % actuellement et surtout 85 % de plus qu'en 2000. Les générations du baby-boom atteindront la soixantaine en 2005-2010 et, la baisse de la mortalité aidant, vivront plus longtemps : en 2000, un homme de 60 ans peut espérer vivre encore 20,2 ans et une femme du même âge 25,6 ans ; en 2035, ces espérances de vie à 60 ans seront de 25,3 et 34 ans. A partir de 2035, cependant, compte tenu des décès des enfants du baby-boom, le vieillissement devrait se ralentir. Mais c'est la période également où le nombre de naissances deviendra inférieur au nombre de décès (de 600 000 à 700 000 par an contre moins de 550 000 aujourd'hui). Cela dans l'hypothèse d'une fécondité qui reste au niveau actuel et ne continue pas à augmenter : avec l'hypothèse haute de 2,1 enfants par femme, la France compterait près de 70 millions d'habitants en 2050.
La variation de la fécondité conditionne logiquement le nombre des moins de 20 ans. Ils sont actuellement 15 millions, soit un Français sur quatre. Si la fécondité reste à 1,8 enfant par femmes, ils ne seront plus que 12,8 millions en 2050, soit un Français sur cinq et les personnages âgées seront plus nombreuses. Quant aux personnes en âge de travailler (les 20-64 ans), leur nombre, actuellement de 34,3 millions (58,4 % de la population) devrait augmenter dans les années qui viennent mais diminuer à partir de 2012. Et malgré les incertitudes à partir de 2020 (en fonction de la fécondité), il est probable que le rapport population âgée/population en âge de travailler va augmenter : elle pourrait doubler en passant de 274 pour 1 000 en 2000 à 575 en 2050. Qui paiera les retraites, qui paiera les soins pour ces personnes âgées et très âgées de plus en plus nombreuses ? La réponse n'attendra pas 2050.
* Etude de Chantal Brutel, INSEE Première n° 762, mars 2001.
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