La dysfonction érectile étant souvent multifactorielle, il est primordial de travailler en réseau. Certes, les causes organiques (vasculaires, neurogènes, endocriniennes) expliqueraient jusqu'à 85 % des cas. Toutefois, qu'elle soit psychogène ou organique, l'insuffisance d'érection favorise une diminution de l'oxygénation des corps caverneux, ainsi qu'un cercle vicieux en rapport avec « l'angoisse de non-performance » : lorsque l'homme se replie sur lui, même du fait d'une « panne » persistante, sa partenaire peut se sentir responsable du trouble, ce qui peut altérer l'équilibre du couple.
Il faut aussi analyser les facteurs psychologiques (aspects névrotiques liés à la sexualité), culturels et relationnels, notamment les problèmes conjugaux sous-jacents pouvant entretenir les difficultés d'érection. Les partenaires d'hommes souffrant de dysérection présentent plus de dysfonctions sexuelles (dyspareunie, absence de plaisir, anorgasmie, désintérêt pour la sexualité). Rappelons à ce propos que, en l'absence d'excitation sexuelle centrale suffisante, l'homme aura forcément une difficulté érectile. C'est dire qu'il faut éviter les prescriptions qui ne tiennent pas compte des facteurs associés nécessitant un soutien psychologique, voire une approche sexologique.
Il faut d'emblée dire au patient que, en cas d'échec du traitement oral, il existe un traitement local capable de déclencher la cascade de phénomènes physiologiques aboutissant à l'érection : Edex (alprostadil alfadex), une prostaglandine qui favorise l'afflux sanguin et une augmentation du volume des corps caverneux.
L'injection intracaverneuse
L'injection intracaverneuse permet d'obtenir une érection rigide en cinq à dix minutes chez 88 % des patients, quelle que soit l'origine de la dysfonction érectile. Si les injections intracaverneuses peuvent être choisies par des patients pourtant répondeurs au sildénafil, son caractère invasif peut être gênant pour d'autres patients qui ont une phobie des piqûres ou une crainte de la survenue de complications. Quant à la douleur pendant l'érection, elle est rare avec une dose efficace la plus faible (permettant au couple de fonctionner), tandis que le risque de priapisme est de 1 à 2 %. Grâce à son nouveau conditionnement (qui limite au minimum les risques de contamination bactériologique), Edex est facile à utiliser. Cela dit, l'apprentissage de l'injection en milieu médical est une étape indispensable, pendant laquelle le patient a besoin d'être mis en confiance (une pièce lui est réservée).
Le diabète représente la deuxième cause des déficits érectiles (30 %), après les causes d'origine vasculaire (40 %) et devant les séquelles de chirurgie de la prostate (13 %). La durée du diabète et son équilibre interviennent dans l'apparition des troubles sexuels, mais d'autres causes peuvent être impliquées, comme l'HTA, l'effet de certains traitements et les répercussions psychologiques induites par la présence de diabète, voire les états d'âme. Dix ans après le diagnostic, 50 % des hommes atteints de diabète souffrent d'insuffisance ou d'absence d'érection. Toutefois, bien peu expriment une demande de soins. Pourtant, le traitement de première intention, qui repose sur la voie locale, et notamment Edex, est efficace chez 92 % des patients diabétiques.
Des cas de remboursement
Edex est maintenant remboursé sur « ordonnance de médicament d'exception » dans les indications suivantes : paraplégie et tétraplégie, traumatisme du bassin, séquelles de chirurgie ou de radiothérapie abdomino-pelvienne, neuropathie diabétique avérée, sclérose en plaques, séquelles du priapisme.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Schwarz Pharma, avec la participation du Pr Pierre Costa (Nîmes) et des Drs André Corman (Toulouse), Pierre Desvaux (Paris) et Marie-Laure Pochon (Schwarz Pharma).
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